Guinée: Le chef de l'opposition guinéenne condamné à deux ans de prison dans le cadre d'une opération de répression

  • Un tribunal guinéen a condamné Aliou Bah, leader du Mouvement libéral démocratique (MoDel), à deux ans de prison.
  • La peine a été prononcée pour "insulte et diffamation" du chef de la junte, le général Mamady Doumbouya.
  • La décision, rendue mardi à Conakry, a été condamnée par des personnalités de l'opposition, des groupes de défense des droits et des observateurs internationaux

Un tribunal guinéen a condamné Aliou Bah, leader du Mouvement libéral démocratique (MoDel), à deux ans de prison pour avoir "insulté et diffamé" le chef de la junte, le général Mamady Doumbouya. La décision, rendue mardi à Conakry, a suscité la condamnation des figures de l'opposition, des groupes de défense des droits et des observateurs internationaux.

M. Bah a été accusé d'avoir exhorté les chefs religieux à s'exprimer contre la junte et d'avoir qualifié le Comité national pour la réconciliation et le développement (CNRD) d'"incompétent". Il a été arrêté en décembre alors qu'il se rendait en Sierra Leone.

L'organisation de défense des droits Amnesty International a qualifié la condamnation de violation de la liberté d'expression et a demandé la libération immédiate de Bah. Le chef de l'opposition et ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a qualifié le procès de "farce judiciaire" visant à faire taire les dissidents.

Points clés à retenir

La condamnation de M. Bah est la dernière d'une série de mesures prises par la junte du général Doumbouya pour réprimer la dissidence. Depuis le coup d'État de Doumbouya en 2021, des personnalités de l'opposition, des dirigeants de la société civile et des journalistes ont été arrêtés, détenus ou exilés. La junte, qui s'est engagée à rétablir l'ordre constitutionnel avant la fin de 2024, n'a pas encore tenu ses promesses, ce qui a suscité des critiques de la part des États-Unis et de groupes internationaux.

La feuille de route électorale pour 2025 reste vague, et les pressions se font de plus en plus fortes pour obtenir des délais clairs pour un référendum constitutionnel et des élections démocratiques. Alors que les manifestations et les actions d'opposition se multiplient, la condamnation de Bah souligne l'escalade des tensions entre la junte et la société civile guinéenne, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'avenir politique du pays.

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