Cameroun: Pasteur Yves Foncha convoqué par la police - Un appel à la responsabilité citoyenne au pays

8 Janvier 2025

Face à la misère qui ronge les Camerounais et aux multiples difficultés que traverse le pays, le révérend Pasteur Yves Foncha a récemment appelé ses fidèles à prendre leurs responsabilités lors des prochaines échéances électorales. Cet appel, lancé lors d'une homélie, a cependant conduit à une convocation judiciaire, suscitant inquiétude et débat sur la liberté d'expression au Cameroun.

Un appel à la révolution mentale

Lors d'une rencontre oecuménique organisée par le maire de Foumban, Tomaino Dam Njoya, le pasteur Yves Foncha a prononcé un discours percutant. Il a déclaré : "Nous déclarons avec l'autorité prophétique qui nous a été conférée que Dieu ne laissera pas ce pays sombrer dans le désespoir. Il suscitera des hommes capables de changer la donne et redonner espoir au peuple camerounais." Le pasteur a insisté sur la nécessité d'une révolution mentale pour sortir le pays de l'impasse actuelle.

Il a également évoqué l'exemple biblique de Jéroboam, un leader charismatique qui a su guider son peuple vers un avenir meilleur. Selon lui, le Cameroun a besoin de tels leaders pour opérer un changement radical. "Il faut qu'il y ait des hommes qui soient capables de dire non à un certain nombre de choses", a-t-il affirmé, appelant à la décentralisation pour permettre au peuple de prendre en charge son propre bien-être.

Une convocation qui fait polémique

Quelques jours après cette déclaration, le pasteur Yves Foncha a été convoqué par le commissaire de police chef de l'antenne de la Surveillance du territoire de Foumban. Il est accusé d'avoir tenu des propos subversifs lors de son homélie. Cette convocation a suscité l'indignation de nombreux Camerounais, dont la maire de Foumban, Tomaino Dam Njoya, qui a qualifié cette audition d'abomination.

Sur sa page Facebook, le pasteur a réagi avec fermeté, déclarant : "On n'effraye pas un adulte avec une chenille." Cette phrase symbolise sa détermination à ne pas se laisser intimider par les autorités. Elle reflète également le sentiment de nombreux Camerounais qui estiment que la liberté d'expression est menacée dans le pays.

Un contexte politique tendu

Cette affaire intervient dans un contexte politique particulièrement tendu au Cameroun. Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a récemment affirmé que le Cameroun est une démocratie et un État de droit où les citoyens peuvent s'exprimer librement. Cependant, la convocation du pasteur Yves Foncha semble contredire cette déclaration, jetant le discrédit sur les propos du ministre.

Les Camerounais sont de plus en plus préoccupés par la situation économique et sociale du pays. La misère et le chômage sont en hausse, et beaucoup estiment que les dirigeants actuels ne font pas assez pour améliorer les conditions de vie de la population. L'appel du pasteur Yves Foncha à une révolution mentale et à la décentralisation résonne donc fortement auprès de nombreux citoyens.

Un appel à l'action

Le pasteur Yves Foncha a lancé un appel puissant à la responsabilité citoyenne et au changement. Son discours, bien que controversé, met en lumière les défis auxquels le Cameroun est confronté et la nécessité d'une transformation profonde. Cependant, sa convocation par les autorités soulève des questions sur la liberté d'expression et la démocratie dans le pays.

Les Camerounais sont désormais face à un choix crucial : continuer à subir la situation actuelle ou prendre leurs responsabilités pour opérer un changement. Comme l'a dit le pasteur, "si vous voulez que votre sort change, Dieu ne descendra pas du ciel." C'est aux citoyens de prendre leur destin en main et de choisir des leaders capables de les guider vers un avenir meilleur.

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