Au lendemain du meurtre du journaliste Patrick-Adonis Numbi, tué à Lubumbashi (Haut-Katanga) à coups de machette, l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC) appelle les autorités provinciales à mettre fin à la spirale de violences contre les journalistes.
La deuxième vice-présidente nationale de l'UNPC/Haut-Katanga, en charge de la coordination de section provinciales, Marianne Mujing Yav Muland, a lancé ce message mercredi 8 janvier, après la marche pacifique que les professionnels des médias ont organisé à Lubumbashi pour dénoncer ce meurtre.
Elle s'est posé la question de savoir jusqu'à quand la criminalité urbaine va perdurer dans la capitale cuprifère.
L'UNPC appelle aussi les autorités de la province du Haut-Katanga à prendre conscience de la gravité de la situation actuelle dans la capitale cuprifère :
« L'UNPC en appelle à la conscience des politiques et des dirigeants du Haut-Katanga et qu'ils comprennent que l'insécurité c'est un problème sérieux. Au lieu que ces politiques continuent de se battre pour conserver leurs postes, qu'ils se mettent à travailler pour le bien de la population. Aujourd'hui, c'est Patrick Adonis Numbi et à qui le prochain tour ?», s'est interrogée Marianne Yav.
Elle souligne qu'il est inadmissible que des journalistes soient visés et agressés à leurs domiciles après avoir rendu service à la Nation.
« On se rend compte que chaque fois que des journalistes ont été agressés, attaqués à partir de leurs maisons, c'est après avoir rendu service à la Nation. L'UNPC est dans tous ses états, en colère, triste, abattue. L'UNPC reste sans voix mais avec une voix. La noblesse de notre métier, ça dit beaucoup de choses », a poursuivi la deuxième vice-présidente nationale de l'UNPC.
Patrick-Adonis Numbi, Directeur général de la Radiotélévision Pamoja de Lubumbashi a été tué par des inconnus à coup des machettes pendant qu'il rentrait chez lui après le service.
Colère des journalistes
Ce meurtre a suscité l'émotion au sein du cops de professionnels de médias dans le Haut-Katanga.
Après la marche pacifique organisée pour dénoncer cet acte contre leur confrère, plusieurs journalistes se sont rendus au siège de l'Assemblée provinciale du Haut-Katanga pour déposer leur mémorandum au président de cet organe délibérant.
Mais dans des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, ils fustigent le fait qu'ils n'ont pas été reçus.
C'est ainsi qu'ils ont décidé de se rendre au gouvernorat de province pour déposer leur memo et faire entendre leur voix.
Là-bas aussi, ils affirment n'avoir pas été reçus par le gouverneur Jacques Kyabula, mais par son directeur de cabinet. D'où leur colère.
Ils ont ainsi décidé de boycotter la couverture des activités des officiels du Haut-Katanga.
Appel à la justice
Les professionnels des médias ont appelé les forces de défense et sécurité à tout mettre en oeuvre afin de diligenter des enquêtes « sérieuses » et d'arrêter les responsables du meurtre de Patrick-Adonis Numbi qu'ils qualifient d'odieux.
Ils ont par ailleurs demandé à la justice d'organiser une audience foraine et de juger publiquement les malfrats mis en cause dans la disparition de l'illustre disparu.