La politique au Gabon avec les adversaires d'hier aujourd'hui main dans la main contre les autorités de la transition. L'ancien candidat à la présidentielle Albert Ondo Ossa, l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, l'ex-vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou et l'ex-ministre Ali Akbar Onanga Y'Obégué ont donné une conférence de presse commune ce mercredi janvier pour dénoncer les engagements non tenus, selon eux du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Ils exigent en particulier la non-participation des militaires aux élections de fin de transition.
Ce n'est ni « une nouvelle organisation politique » ni « une alliance » a assuré Ali Akbar Onanga Y'Obégué, mais une « initiative ponctuelle pour dénoncer des actions unilatérales des autorités militaires » qui, selon les quatre hommes, « s'écartent de leurs engagements ».
L'ancien ministre d'Ali Bongo, chargé de la déclaration liminaire, a listé leurs cinq exigences communes :
- le retour des militaires dans les casernes à la fin de la transition, avec interdiction de participer aux élections.
- le retour à la Constitution de 1991, car ils jugent illégitime celle adoptée mi-novembre par référendum.
- la refonte du Code électoral, dénonçant l'opacité du processus en cours.
- l'appel à une mobilisation populaire, démocratique et pacifique.
- et la communication immédiate et détaillée du chronogramme complet de sortie de transition.
Les participants ont ensuite répondu aux questions pendant deux heures.
Ils n'ont pas manqué d'égratigner le président de transition : le général Oligui Nguema « ne peut pas aligner 5% à une élection », a affirmé Albert Ondo Ossa. « Il y a bien eu un vainqueur » en août 2023, « j'avais les résultats, ils existent, je les ai », a dit le candidat au dernier scrutin, appelant à un « sursaut de patriotisme ».
À ses côtés, son ex-ennemi, Alain-Claude Billie-By-Nze a assené qu'au bout de quinze mois, le CTRI, « ne peut plus prospérer sur une rente mémorielle anti-Ali ou anti-PDG ».
« On va continuer à se concerter » a promis le dernier Premier ministre du régime déchu. « Le Gabon ne peut être un laboratoire pour tester le coup d'État politiquement correct », a-t-il ajouté.
L'ex-vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou estime que le chef de la transition n'a « pas de raison de triompher, car il n'y a pas eu de gloire » dans le coup d'État du 30 août 2023...
Une montée au créneau qui intervient alors que le projet de Code électoral sera soumis au Parlement de transition à partir de vendredi 9 janvier.