Au Mali, on en sait davantage sur l'arrestation de Seydina Touré. Membre du parti d'opposition l'Union, très actif sur les réseaux sociaux, Seydina Touré a été arrêté à Ségou jeudi dernier puis transféré à Bamako où il a été placé sous mandat de dépôt par le pôle judiciaire anti-cybercriminalité. Seydina Touré est poursuivi notamment pour « atteinte au crédit de l'État », « incitation aux troubles à l'ordre public » et « injures » « par le biais d'un système d'information ». En cause, des propos tenus sur sa page Facebook.
Sur sa photo de profil : le logo de la Cédéao et le visage d'un opposant malien en exil. Ce qui est reproché à Seydina Touré, c'est notamment de qualifier les régimes militaires putschistes de l'AES de « juntes », d'avoir appelé à « combattre le régime anarchique d'Assimi Goïta pour sauver l'honneur de l'islam » - des propos tenus après l'interpellation de deux imams, qui avait donné lieu à une mobilisation populaire - ou encore de qualifier d'« humiliante » la condamnation d'Issa Kaou N'Djim « pour faire plaisir » au Burkina Faso, qui avait officiellement sollicité son allié malien après des propos mettant en doute la véracité d'un supposé coup d'État déjoué à Ouagadougou.
« Il n'a fait qu'exprimer son point de vue, déplore l'un de ses camarades de parti, il n'a rien dit de grave, rien qui justifie la prison ! »
Seydina Touré est membre du parti d'opposition l'Union, dont le président Mamadou Traoré est l'un des onze dirigeants politiques emprisonnés pendant plus de cinq mois et libérés en décembre.
« Seydina garde le moral », assure l'un de ses proches, qui lui a rendu visite à la Maison d'arrêt de Bamako, « mais j'ai peur qu'ils le gardent longtemps, ce qu'ils font avec ceux qui les dérangent, comme Ras Bath, Rose-vie-chère, Etienne Fakaba Sissoko ou d'autres. »
Seydina Touré sera jugé le 7 mars.