Le vaccin antipaludique RTS,S a été introduit dans le Programme élargi de vaccination au Burkina, le 5 février 2024. La généralisation du vaccin marque un tournant décisif dans la Stratégie nationale de lutte contre le paludisme.
Le 5 février 2024 restera une date inoubliable pour de nombreuses mères, car elles n'auront plus à pleurer leurs enfants décédés à la suite de paludisme. C'est ce jour que le vaccin antipaludique RTS,S a été introduit dans le Programme élargi de vaccination (PEV) dans 27 districts sanitaires du Burkina. Le vaccin représente un outil supplémentaire dans l'arsenal de lutte contre le paludisme. Selon le secrétaire permanent pour l'élimination du paludisme Christian Kompaoré, il s'agit d'une nouvelle orientation qui va transformer fondamentalement l'approche de la lutte contre cette maladie au Burkina.
En matière de paludisme, le Burkina figure parmi les endroits les plus durement touchés au monde. En 2021, près de 12,5 millions de cas de la maladie ont été recensés à travers le pays, équivalant à un taux d'incidence de 569 cas pour 1000 habitants. Les rapports officiels du ministère de la Santé indiquent 4 355 décès attribués à l'infection parasitaire, cependant, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, le nombre réel de décès cette année-là pourrait atteindre jusqu'à 18 976. Les enfants de moins de 5 ans, ainsi que les femmes enceintes constituent la frange de la population qui paie le plus lourd tribut face à cette maladie en raison de leur immunité, non mature pour les enfants et en baisse pour les femmes enceintes.
Les 27 districts sanitaires concerné par la vaccination ont été choisi en raison du nombre très élevé de cas et de décès, enre-gistrés chaque année. L'ambition affichée par les autorités à travers le vaccin RTS,S est de renforcer l'immunité d'au moins 95 % des enfants dans ces districts et de réduire considérablement la mortalité dans les zones sélectionnées, a annoncé le directeur général de la santé et de l'hygiène publique, Dr Issa Ouédraogo. Le vaccin concerne les enfants de moins de 5 ans et est administré en 4 doses.
Le vaccin RTS,S, également connu sous le nom de Mosquirix, a été élaboré par GlaxoSmithKline (GSK) en collaboration avec l'Initiative pour un vaccin antipaludique de PATH. L'unité de recher-che clinique de Nanoro, conduite par le Pr Halidou Tinto, a joué un rôle déterminant dans la mise au point de vaccin. Elle a participé avec six autres pays africains, aux essais cliniques de la phase 3 pour le développement du vaccin RTS,S.