Au Cameroun, ce 8 janvier 2025, le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji a rencontré le représentant du Vatican (nonce apostolique), Monseigneur José Avelino Bettencourt. « Il n'existe aucun conflit entre le gouvernement et les confessions religieuses », a assuré le ministère camerounais de la Communication, alors que ces derniers jours, plusieurs figures de l'Église catholique locale se sont montrées critiques à l'égard du pouvoir et notamment d'une éventuelle candidature de Paul Biya à la présidentielle 2025.
Le gouvernement camerounais est en action pour tenter de faire redescendre la montée de fièvre provoquée dans le débat public par les récentes déclarations de plusieurs hommes d'Églises, sur la situation politique et sociale du pays, alors que le Cameroun se dirige vers une élection présidentielle en octobre.
Après le communiqué le 7 janvier du porte-parole du gouvernement, ce 8 janvier, c'est le ministre de l'Administration territoriale qui s'est emparé du sujet, en recevant le nonce apostolique, Monseigneur José Avelino Bettencourt, représentant du pape au Cameroun.
Paul Atanga Nji veut le faire savoir : les relations entre Yaoundé et le Vatican sont « excellentes ». Mardi, le ministre de la Communication a voulu passer le même message : « Il n'existe aucun conflit entre le gouvernement et les confessions religieuses », écrit même René-Emmanuel Sadi, dans son communiqué.
Le gouvernement camerounais ne veut surtout pas d'une Église frondeuse en cette année électorale, dans un pays où elle joue un rôle important dans la vie des citoyens.
Une déclaration des évêques du Cameroun attendue le 11 janvier
Or, sur RFI, le 25 décembre, l'archevêque de Douala, a qualifié de « pas réaliste » la candidature pour un huitième mandat de Paul Biya, bientôt 92 ans.
Dans une homélie, le 29 décembre, l'évêque de Ngaoundéré a dénoncé les souffrances des Camerounais et la répression contre ceux qui veulent l'exprimer.
L'évêque de Yagoua, au soir de la Saint-Sylvestre, est, lui, allé plus loin en disant : « Même le Diable, qu'il prenne d'abord le pouvoir au Cameroun, et on verra après. »
Cela faisant réagir aussi le ministre du Travail, Grégoire Owona, cadre du parti présidentiel, qui a appelé à la « sérénité ».
Une déclaration des évêques du Cameroun est attendue le 11 janvier, à l'issue de leur 48e séminaire, à Buea.