« Le maintien avec le FC Nantes et la qualification à la Coupe du Monde 2026 ». Voila ce que Jean-Charles Castelletto aimerait qu'on lui souhaite pour l'année 2025. Lors d'une rencontre organisée avec la Ligue de Football professionnel (LFP), le défenseur camerounais s'est confié à RFI pour parler de son club, Nantes, de la Ligue 1, du Cameroun et évidemment de la CAN 2025 au Maroc.
Nantes reçoit Monaco ce vendredi 10 janvier. Après le match nul à Lille (1-1), on attend une confirmation...
Oui, on a fait un bon match contre Lille lors de la dernière journée. Ce sont des équipes qui jouent l'Europe. C'est sûr que Monaco, ce sera encore plus compliqué, mais on est focus sur ce match-là. On sait qu'on a besoin de points, donc il va falloir qu'on fasse un gros match. Après, c'est une saison compliquée et c'est sûr que c'est difficile, pour le mental, mais il faut se battre.
À l'image de Nantes, vous êtes un peu dans le creux de la vague. Comment vous vivez cette situation avec des performances personnelles moyennes depuis le début de la saison?
Oui, c'est vrai que j'ai eu un moment où c'était un peu compliqué, mais là, petit à petit, mentalement, je sors la tête de l'eau. Je me recentre sur mes performances. C'est des choses qui arrivent pour tout footballeur. En tant que professionnel, il faut toujours arriver à rebondir, c'est ce que j'essaie de faire. Un footballeur vit des hauts et des bas. Je sais comment sortir de ça et je commence à le faire, donc je suis content.
Vous n'êtes plus capitaine. Est-ce que le fait de ne plus avoir le brassard, c'est un soulagement ou plutôt une source de motivation ?
Non, non, je fais abstraction de tout ça. Le capitanat, ce n'est pas quelque chose auquel je tenais particulièrement. Cela ne m'a pas perturbé. Mon but, c'est de faire de bonnes performances et que l'équipe gagne. C'est ça mon objectif.
Quand on est défenseur dans une équipe qui joue le maintien, on dit souvent qu'on a beaucoup de travail...
(Il coupe.) Ah, c'est sûr qu'on a beaucoup de travail, on défend plus que dans les autres équipes, c'est compliqué...
En Ligue 1, quels sont les attaquants qui vous ont plus donné de soucis depuis plus de quatre ans ?
Il y a l'attaque du PSG qui était très forte, celle constituée de Mbappé, Neymar et Messi. Ils étaient très forts, je pense que c'est l'une des attaques contre qui c'était le plus compliqué de défendre.
Est-ce que vous avez des références parmi les défenseurs en Ligue 1? Certains vous inspirent-ils ?
Non, je n'ai pas trop d'exemples. Par contre, je regarde beaucoup un ancien de Ligue 1 qui joue en Angleterre: William Saliba. Je trouve qu'il fait de très bonnes saisons avec Arsenal. Mais je n'ai pas forcément d'exemple en Ligue 1, je me concentre sur moi-même. Je pense que je dois progresser sur tous les points. Je peux faire mieux à force de travail et de volonté pour m'améliorer.
Quand on regarde votre parcours international, vous avez joué pratiquement dans toutes les catégories de jeunes en équipe de France. Comment avez-vous pris la décision d'aller en équipe du Cameroun en 2017 ?
C'est venu naturellement pour moi qui aime le Cameroun plus que tout. Quand tu es jeune en France, tu n'as pas l'opportunité d'être sollicité par les équipes africaines chez les jeunes. Indirectement, tu te retrouves à jouer pour la France, ce qui est très bien aussi. Après, naturellement, je me suis dirigé vers le Cameroun parce que j'ai de fortes attaches avec le Cameroun et c'était la chose à faire pour moi.
C'est vous qui avez fait le premier pas ?
Oui, c'est moi. Je sais que c'était compliqué pour les personnes de la fédération camerounaise qui observaient les joueurs camerounais, parce qu'avec mon nom de famille, c'est un peu compliqué de savoir que je suis effectivement camerounais. Donc oui, j'ai fait le premier pas en disant que j'étais là s'ils avaient besoin de moi. Après, j'ai été appelé en septembre 2017 contre le Nigeria par Hugo Broos et j'ai eu ma première sélection en novembre contre la Zambie et depuis, je n'ai pas quitté l'équipe nationale. C'est une fierté de jouer pour le Cameroun. Je n'ai pas eu d'appréhensions lorsqu'il a fallu choisir le Cameroun et, depuis que je suis là-bas, je suis très heureux.
C'était aussi une fierté pour votre maman qui est camerounaise...
Ah ! c'est sûr que toute la famille est fière que je représente le Cameroun. J'ai eu la chance de faire des compétitions internationales et de représenter ma famille, mon nom de famille. J'espère que je continuerai à porter le maillot camerounais pendant longtemps, en tout cas j'en suis fier.
Est-ce que c'est vraiment lourd de porter ce maillot avec toute l'histoire qu'il y a derrière ? Vous ressentez ce fort héritage ?
Bien sûr, le Cameroun a un passé avec de grands joueurs, des grosses équipes. Le Cameroun est une grande nation du football africain. Donc, quand tu joues pour cette nation, tu dois donner le meilleur. Oui, c'est lourd. Quand on fait des compétitions internationales comme la CAN, on doit montrer le meilleur visage. La Coupe du monde aussi. C'est sûr que quand on joue pour le Cameroun, on est à 100%.
Le Cameroun est en tête de son groupe dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et s'est qualifié sans soucis pour la CAN 2025. Comment le groupe a réussi à gérer tous les problèmes entre le ministère et la fédération pour rester concentré sur le terrain ?
En toute honnêteté, on fait abstraction de tout ça. On sait que tant qu'on gagne, tant qu'on fait de bons matchs, tous ces problèmes sont un peu mis de côté. Le but, c'est de gagner, de faire notre boulot sur le terrain. Et ce qui se passe en dehors, c'est plus pour les dirigeants. Nous, on veut se qualifier pour les compétitions qui arrivent, qu'on le fasse bien et en toute sérénité. Même s'il y a des bisbilles entre les dirigeants et autres, l'équipe est unie. On ne parle pas trop de ça, on reste vraiment focus sur les matchs.
Le tirage au sort de la CAN 2025 est prévu le 27 janvier prochain. Est-ce qu'il y a une équipe que vous aimeriez éviter au premier tour ?
Non, on verra. J'espère qu'on aura un bon tirage. C'est vrai qu'on était dans le groupe de la mort en 2024, mais c'était de bons matchs contre le Sénégal, la Guinée et la Gambie où on marque à la dernière minute. Donc, que ce soit un groupe de la mort ou un groupe un peu moins difficile, ça ne veut rien dire. Toutes les équipes sont compétitives, donc c'est à nous de faire le travail et d'aller le plus loin possible.
Historiquement, il y a beaucoup de rivalités entre le Cameroun et la Côte d'Ivoire, mais dernièrement, c'est plutôt entre le Cameroun et le Sénégal. En tant que Camerounais, contre laquelle de ces deux équipes sentez-vous le plus de tensions ?
(Sans hésiter) C'est la Côte d'Ivoire. C'est une grosse rivalité. C'est historique, donc c'est sûr que contre la Côte d'Ivoire, il y a plus de tension. Mais le Sénégal, c'est une grosse équipe aussi. En tout cas, ce sont de beaux matchs à jouer.
Côte d'Ivoire-Cameroun au premier tour ou en finale de la CAN ?
Côte d'Ivoire-Cameroun en finale ! Pour la prochaine CAN, on veut faire plaisir aux supporters, je pense que c'est le plus important. Faire plaisir avec de beaux matches, avec de la qualité. C'est le plus important pour tout le monde et que la CAN puisse avoir la même image que lors de la dernière en Côte d'Ivoire. Je pense que tout le monde a gardé un bon souvenir de cette celle-ci.