Treize ans de prison. C'est la sentence imposée à Joseph Jean-Baptiste Saint-Pierre de Rodrigues pour le viol d'une femme vulnérable de 70 ans qui était en traitement de chimiothérapie. Le couperet est tombé, la semaine dernière, devant le tribunal de Port-Mathurin, Rodrigues.
Dans sa déclaration à la police, datée du 22 mars 2021, l'accusé avait expliqué qu'il connaissait la victime et qu'il savait que cette dernière vivait seule puisqu'il était ami avec son fils. Il avait déclaré qu'il était ivre, le 20 mars 2021 vers 11 heures, et qu'il avait décidé de lui rendre visite chez elle, dans la région de Saint-Gabriel. C'est là qu'il a violé la septuagénaire, et a ensuite volé son téléphone portable et une somme de Rs 1 000. Il a affirmé avoir eu peur après ledit acte et s'être éloigné. Il a, en outre, souligné qu'il portait une casquette au moment où il commettait l'acte, dans l'espoir qu'il ne soit pas identifié par sa proie. Dans sa déclaration, il a reconnu avoir commis le viol et a présenté ses excuses.
Dans les autres déclarations extrajudiciaires fournies par l'accusé au cours de l'enquête, il a expliqué comment il avait accompagné la police sur place et montré volontairement l'endroit où il a commis le viol. Selon l'inspecteur Cupidon, l'enquêteur principal dans cette affaire, un exercice d'identification a été effectué au cours duquel la victime a positivement identifié l'accusé.
Les éléments de preuve versés au dossier ont révélé que Jean-Baptiste Saint-Pierre avait été reconnu coupable du délit de «rogue and vagabond» en 2001 et condamné à une amende de Rs 200. Les rapports médicaux ont indiqué que la victime était âgée de 70 ans au moment où elle a été violée. Il a été observé qu'elle suivait un traitement de chimiothérapie et qu'aucune blessure externe n'avait été constatée. Le rapport médical de l'accusé a, lui, souligné qu'il avait 40 ans lorsqu'il avait commis ce délit.
Au cours de l'audience sur la peine, en guise d'atténuation, Joseph Jean-Baptiste Saint-Pierre a présenté ses excuses dans le box des accusés, notamment en exprimant des remords, et a déclaré qu'il ne récidivera pas. Il a fait part de circonstances atténuantes personnelles en déclarant qu'il n'est pas marié et qu'il est maçon de profession. L'accusé a aussi demandé que les jours qu'il avait passés en détention provisoire soient déduits de la peine actuelle.
«À aucun moment de l'audience, il n'a contesté la recevabilité des déclarations. Il n'existe aucune preuve au dossier que les déclarations extrajudiciaires aient été enregistrées sous la menace ou l'incitation et, par conséquent, les aveux non contestés faits par l'accusé sont restés non réfutés», a observé le magistrat Devinash Oozageer. Il a pris note des facteurs aggravants dans l'affaire, notamment l'âge de la femme, démontrant sa vulnérabilité. «L'extrême jeunesse ou la vieillesse d'une victime doit constituer une circonstance aggravante», a dit le magistrat.
Parmi les autres facteurs aggravants, il y a le traitement de chimiothérapie que suivait la victime au moment où elle a été violée, le fait que l'accusé portait une casquette alors qu'il commettait le délit de viol, dans l'espoir qu'il ne serait pas identifié, et le vol de téléphone portable et d'argent pour lequel il a plaidé coupable. «En revanche, les facteurs atténuants enregistrés en faveur de l'accusé sont les remords qu'il a exprimés devant le tribunal, qui a également pris en compte son plaidoyer de culpabilité, ses aveux faits dans la déclaration extrajudiciaire et les jours qu'il a déjà passés en détention», a déclaré le magistrat.
«Au lieu de protéger une femme âgée de 70 ans qu'il connaissait et qui suivait un traitement de chimiothérapie, l'accusé a plutôt commis un acte de nature sérieuse, qui ne peut être toléré dans la société. Pour ces raisons, la cour inflige une peine d'emprisonnement de 13 ans pour l'acte de viol et une amende de Rs 2 000 pour le vol», a-t-il conclu.