Cameroun: L'association Viedami relève le défi de l'école inclusive au pays

9 Janvier 2025

Le Cameroun, comme les autres pays du monde compte des milliers de personnes souffrant d'un retard de développement cérébral.Elles sont dites neuro atypiques. Autistes, trisomiques, dyslexiques et autres, leur scolarisation est un véritable challenge pour leur famille, et pour le système éducatif dans son ensemble.

Rares sont les personnes neuro atypiques qui terminent l'école secondaire. Nombreuses sont celles qui ne mettent jamais un pied à l'école.

Selon l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) , l'incidence de l'autisme dans le monde serait d'un enfant sur cent , celle de la trisomie 21 d'une naissance sur mille et celle de la dyslexie d'un élève sur trente-cinq. Celà signifie qu'au Cameroun il y aurait des dizaines de milliers d'enfants qui ont besoin d'une prise en charge spéciale à l'école.

Ces enfants , dits à besoins spécifiques, ne peuvent pas suivre un parcours scolaire normal sans l'aide de psychologues et d'éducateurs spécialisés. Hors , des psychologues et des éducateurs spécialisés ne se comptent pas en milliers au Cameroun . En conséquence, les enfants abandonnent prématurément les études ou ne les commencent tout simplement pas.

De nombreuses organisations non gouvernementales et associations luttent pour donner aux enfants à besoins spécifiques une chance de reçevoir une éducation. L'une d'elle, l'association Vie d'Ami a établi, depuis 2016 un programme d'école inclusive.Il permet aux enfants neuro atypiques de fréquenter des écoles conventionnelles tout en bénéficiant de l'aide d'éducateurs spécialisés dans les salles de classes.

La prise en charge des enfants à besoins spécifiques dans des salles de classe ordinaires, au milieu d'enfants neurotypiques ( dit normaux) est l'école inclusive.

Contracter un éducateur spécialisé à temps plein pour suivre un enfant dans sa salle de classe s'avère hors de prix pour grand nombre de parents. Les enfants ayant des difficultés mentales d'apprentissage sont donc souvent abandonnés à eux même lorsque les écoles les admettent. D'autres sont tout simplement reclus à la maison.

Dans cette conjoncture, l'association Vie d'Ami a imaginé une simple formule de partage. Si certains enfants neuro-atypiques doivent être suivis à temps plein dans leur classe, il n'est pas impératif qu'ils monopolisent l'attention de l'éducateur(trice) spécialisé(e) dans la classe. Dans une salle de 25, 30 ou 40 élèves par exemple, un enfant autiste, un dyslexique et un autre ayant un trouble de déficit de l'attention peuvent aisément partager la bienveillance d'un (e) spécialiste.

Cette formule de partage, qui permet de scinder la charge financière entre trois familles, assure à un plus grand nombre d'enfants l'accompagnement requis tout en procurant du travail à une pléiade d'éducateurs spécialisés .

Au bout d'une année scolaire test 2016-2017 au Centre Éducatif bastos, une école conventionnelle appliquant la méthode Montessori en maternelle, le projet d'école inclusive s'est déployé dans une vingtaine d'autres écoles ordinaires de la ville de Yaoundé. Il ambitionne à présent de faire de tout le système éducatif du Cameroun un système inclusif.

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