Lassaâd Dridi a pris les manettes d'un CSS en pleine crise : peut- il changer grand-chose ?
C'est sûr que le nouvel entraîneur des Sfaxiens, Lassaâd Dridi, a accepté de reprendre en main le club sans se bercer de trop d'illusions sur les objectifs et les réalisations dans quelques mois. Le contrat qu'on lui a proposé stipule, en effet, qu'il aura pour tâche d'assurer au minimum en championnat une place parmi les quatre qualificatives à une compétition africaine, d'aller le plus loin possible en Coupe de Tunisie et d'essayer de remporter le trophée pour sauver une saison qui s'annonce bien terne.
La barre est placée très haut vu l'état actuel des lieux et le climat pas très favorable à une sortie du bout du tunnel. La sortie prématurée de la Coupe de la CAF avec zéro point en quatre matches, a laissé plus qu'une trace, mais une plaie profonde qui mettra du temps pour se cicatriser. Le CSS accuse 13 points de retard sur les deux premiers, l'USM et le ST, 12 sur le CA, 11 sur l'ESZ, 9 sur l'EST et 5 sur l'ESS. Surmonter un tel handicap pour grimper au moins à la quatrième place est une mission quasi impossible. Lassaâd Dridi n'a pas de baguette magique pour remonter la dure pente et son rôle sera sans doute limité à sortir les Sfaxiens de la zone de turbulences et à améliorer les résultats et les prestations de l'équipe.
Quel avenir pour le comité directeur ?
La tâche du nouvel entraîneur des «Noir et Blanc» ne sera pas également aisée en raison du flou qui règne au niveau du bureau directeur qui n'arrive pas à combler le vide immense laissé par son président Abdelaziz Makhloufi et son premier adjoint Hassan Chaâbane. L'intérim est assuré par Mohamed Ali Toumi, mais l'homme ne peut pas supporter trop longtemps un aussi lourd fardeau, surtout que les critiques n'arrêtent pas de fuser sur la gestion administrative, sportive et financière du club. Les espoirs sont donc placés dans le Haut Comité de soutien pour prendre les choses en main, mais son président Mondher Ben Ayed, après un long mutisme, a déclaré ne pas pouvoir prendre la place d'un bureau directeur élu.
Sa seule promesse a été d'accorder une aide urgente de 500.000 dinars pour lever en urgence l'interdiction de recrutement et de prévoir un autre soutien de deux millions de dinars pour les mois à venir. Pas suffisant pour honorer un tas d'engagements. Lassaâd Dridi aura deux matches sans enjeu à disputer contre le CS Constantine le 12 janvier et Bravos do Maquis le 19 avant de passer aux rendez- vous très cruciaux qui l'attendent en championnat. Ce temps sera- t-il suffisant pour lui pour commencer à redresser la barre et amorcer le grand changement? Impossible à prédire, même si la logique incite plutôt à la modération et à un optimisme très mesuré.