L'Ong Action pour les Droits Humains et l'Amitié (ADHA) a déploré une politique de continuité dans l'échec concernant la migration irrégulière. Elle a aussi renseigné que ça fait cinq mois que des Sénégalais, bloqués dans le désert du Niger, attendent leur rapatriement dans des conditions précaires.
Dans un communiqué daté du 08 janvier 2025, les camarades de Mbengue observent avec une profonde consternation la persistance d'une stratégie qu'ils considèrent comme infructueuse dans la lutte contre la migration irrégulière au Sénégal.
« L'actuel régime, loin d'instaurer une rupture salutaire, s'inscrit dans une continuité de politiques antérieures qui ont échoué à répondre aux aspirations légitimes de la jeunesse sénégalaise », a-t-on relevé dans le communiqué. La source estime aussi que les récentes déclarations officielles, couplées aux statistiques, témoignent « d'un échec structurel ».
Convoquant les chiffres du ministère de l'intérieur de 2024, Adha soutient « 502 embarcations transportant 34 162 migrants irréguliers ont quitté nos côtes. Ces chiffres glaçants traduisent l'ampleur d'un désespoir généralisé parmi une jeunesse confrontée à un chômage élargi atteignant 20,3 % au troisième trimestre de la même année, selon les données de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) ».
Adha face à ces chiffres qui font froid au dos, estime : « il est évident que ces migrations ne sont que le symptôme d'un mal plus profond : l'absence d'une politique ambitieuse en faveur de la jeunesse, marquée par l'inertie dans la création d'emplois décents, l'accès équitable à l'éducation et la promotion d'un environnement socio-économique porteur d'espoir ».
Et de dénoncer : « une gestion prioritairement sécuritaire et répressive de la migration, qui occulte les véritables enjeux humains et socio-économiques. Tant que les politiques resteront figées dans une logique de contrôle au détriment d'une vision proactive et inclusive, les drames humains sur terre et en mer continueront d'entacher l'avenir de notre nation ».
Cependant, ADHA a aussi exhorté le gouvernement à engager une rupture radicale en élaborant une stratégie innovante et intégrée. Celle-ci devra selon l'Ong, reposer sur une gouvernance éclairée, un investissement accru dans le capital humain, et un respect scrupuleux des droits fondamentaux, afin d'offrir à la jeunesse sénégalaise des raisons de croire et de construire ici, chez eux.