Cameroun: Amnesty appelle les autorités à «cesser de harceler la défenseure des droits humains Alice Nkom»

Ce 9 janvier 2025, l'ONG Amnesty a interpellé les autorités camerounaises sur la situation des organisations de la société civile et plus particulièrement sur celle d'Alice Nkom, figure du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), convoquée à plusieurs reprises par la préfecture et la gendarmerie. Fabien Offner, chercheur au bureau régional d'Amnesty, évoque un « harcèlement judiciaire ».

L'organisation Amnesty International appelle les autorités camerounaises à « cesser de harceler » la défenseuse des droits humains Alice Nkom et les organisations de la société civile. Début décembre 2024, le ministre de l'Administration territoriale du Cameroun, Paul Atanga Nji, a suspendu les activités de plusieurs ONG, dont le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), mettant en cause leurs financements.

L'avocate Alice Nkom, elle, a été convoquée à plusieurs reprises par le préfet du département du Wouri et par la gendarmerie.

« Les autorités camerounaises se soucient peu de ce que les organisations internationales pensent »

Un signal préoccupant à l'orée d'une année électorale, selon Fabien Offner, chercheur au bureau régional d'Amnesty pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. « Dans le nombre très important de violations des droits humains qui se produisent au Cameroun, il y en a certaines qui sont particulièrement importantes de par ce qu'elles représentent, et c'est le cas aujourd'hui du harcèlement judiciaire que subit Alice Nkom, l'une des dirigeantes et fondatrices du Redhac, très connu au Cameroun, qui est l'une des rares organisations qui défend encore les droits humains, souligne-t-il au micro d'Amélie Tulet. Ça a commencé avec la suspension de l'organisation, le Redhac. Et puis là, on progresse vers une judiciarisation de l'affaire, puisque Alice Nkom est convoquée à la gendarmerie nationale sur la base d'une dénonciation d'une ONG dont les positions sont proches du gouvernement, et cette ONG a fait une signalisation - il faut le noter - au tribunal militaire de Douala. Et là encore, les civils sont souvent jugés au Cameroun par des tribunaux militaires en violation du droit international ».

Fabien Offner poursuit : « Malgré la visite du haut-commissaire aux droits de l'homme récemment, malgré un rapport récent du comité contre la torture qui a répété que les défenseurs, les journalistes, étaient victimes d'intimidations et d'agressions, eh bien on voit que les autorités camerounaises se soucient assez peu de ce que les organisations internationales pensent de ce qu'il se passe aujourd'hui dans le pays. »

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