Le riz est la céréale la plus consommée au Sénégal, qui en importe plus d'un million de tonnes par an. S'il est source d'énergie, il a cependant, une faible valeur nutritionnelle quand il est transformé et blanchi. Ce type de riz est énormément consommé en Afrique, notamment au Sénégal. Pour combler ces carences, il est enrichi en micronutriments grâce à la fortification.
Au Sénégal, la fortification concerne le riz local, et c'est un moyen de lutter contre la malnutrition et les carences en micronutriments aussi appelée « la faim cachée ». Assane Koffi est le directeur général de la société sénégalaise filière alimentaire (SFA). C'est son entreprise qui procède à l'enrichissement du riz par une méthode dite d'extrusion, avec un produit appelé le kernel : « Ce sont des micronutriments qui représentent les vitamines, le fer ou encore le zinc. Ça permet vraiment de pouvoir apporter un certain enrichissement au niveau du riz. »
Le mélange du riz et du kernel se fait dans un dispositif spécial : « C'est un système de mélange entre du riz local avec différentes vitamines et minéraux compris dans le kernel, , explique Assane Koffi. On a un 1 % de kernel et 99 % de riz entier. Nous avons un mélangeur automatique qui permet de faire le mélange. Si vous n'avez pas ce mélangeur, c'est difficile de pouvoir mettre à disposition ce riz fortifié. »
Cette méthode de fortification ou d'enrichissement en minéraux existe déjà dans d'autres pays et s'applique à des produits de base tels que mil ou encore et le blé.
Le riz fortifié dans les cantines scolaires en milieu rural
Les enfants et les femmes en âge de procréer sont les plus touchés par les carences alimentaires, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). En octobre dernier, l'organisation a lancé un plan d'introduction du riz fortifié dans les cantines scolaires en milieu rural. L'initiative concerne d'abord la région de Matam dans le nord-est du pays, et elle pourrait être étendue à d'autres régions du Sénégal.
Le but est d'améliorer les repas des enfants, mais aussi leurs résultats à l'école, selon Maïmouna Cissé, cheffe du sous-bureau du PAM à Matam : « Pour les cantines scolaires dans lesquels nous intervenons, il y a souvent du riz importé, donc non adéquat, traité, en sachet et vendu sur le marché, alors que pour le riz fortifié, c'est du riz local (...) L'objectif de cette initiative est de promouvoir la production de riz enrichie en nutriments, faciliter l'accès des groupes vulnérables tels que les écoliers à des aliments sains et nutritifs. Mais aussi de promouvoir les bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles pour l'adoption d'un régime alimentaire sain. »
Selon la cheffe du sous-bureau du PAM à Matam, des recherches récentes ont montré que les carences en vitamines sont très courantes chez les enfants d'âge préscolaire de 24 mois à 5 ans, mais également chez les enfants d'âge scolaire de 5 à 12 ans. Cela affecte leur santé, mais également leurs performances physiques quotidiennes.