Quoi qu'il en soit, la paix reviendra dans l'Est de la RD. Congo. C'est l'assurance ferme donnée hier, jeudi 9 janvier 2025, lors d'un briefing presse tenu à la RTNC, par le Général Sylvain Ekenge, Porte-parole des Forces armées de la RDC. Selon ce haut gradé de l'armée nationale, les nouvelles du front militaire, dans l'Est du pays, sont globalement bonnes, en dépit de la recrudescence de la violence, provoquée, cette semaine, par le Rwanda, qui opère sous la couverture des rebelles du M23.
A la lumière des révélations faites par le Général Ekenge, à l'heure actuelle, les forces loyalistes ont repris le contrôle de plusieurs zones qui étaient passées, il y a peu, sous l'emprise de l'ennemi. Il s'agit de la cité de Ngungu et d'une bonne partie de Masisi. Membres du Gouvernement, Thérèse Kayikwamba, Ministre d'Etat aux Affaires étrangères, et Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et médias, ont donné, au cours du même exercice de redevabilité, l'évolution des aspects liés aux fronts diplomatique et médiatique, placés sous leur conduite.
« De manière ramassée, je dirais que les forces loyalistes se comportent très bien sur le terrain. Elles ont bien évolué et occupent la totalité de la cité de Ngungu et de l'ensemble de positions environnantes. Les forces loyalistes ont récupéré la cité de Masisi hier (mercredi) tandis que les terroristes du M23 avec leur parrain rwandais tenaient le point décisif de Kawungole.
Ce qui leur a permis de récupérer Masisi-centre cet après-midi. Mais, les combats continuent. Toutefois, les forces loyalistes sont déterminées, une fois pour toutes, à libérer cette partie du pays en dépit du renfort des terroristes qui continuent de venir avec l'appui de l'armée régulière rwandaise. Sur l'axe Sake, nos hommes ont réussi à déloger les terroristes de leurs positions sur les hauteurs de cette cité.
Au front Nord, les terroristes rwandais ont essayé, ce matin, de secouer nos positions. Mais, ils n'ont pas pu avancer, car les forces armées de la République Démocratique du Congo leur ont infligé une bonne correction. Partout, l'ennemi a connu d'importantes pertes en hommes et en matériels », a indiqué Sylvain Ekenge. Celui-ci a insisté sur la confiance en ce sens que l'armée nationale reste engagée à imposer la paix et à restaurer l'autorité de l'Etat.
« De toutes les façons, nous rassurons le peuple congolais de la détermination sans faille des Forces armées de la République démocratique du Congo à mettre un terme à cette agression qui a trop duré, trente ans. C'est beaucoup et ça suffit. Notre souci et notre détermination sont de récupérer l'ensemble du territoire sous occupation des terroristes du M23, de libérer notre population meurtrie et de chasser de notre territoire les terroristes de l'armée rwandaise qui violent nos mères et nos soeurs, tuent et massacrent nos populations et volent nos ressources.
Cette détermination ne fléchira jamais. Avec l'ensemble de la population, nous allons gagner cette guerre. Cette patrie nous appartient et nous n'allons pas céder face à cette agression », a insisté le Général Ekenge des FARDC.
Le Gouvernement Suminwa sur tous les fronts
Le Ministre Patrick Muyaya, de son côté, a rappelé la nécessité, pour tous les congolais, de se mobiliser, dans un élan patriotique, derrière les dirigeants du pays et les éléments de l'armée nationale, qui abattent un travail remarquable. Il a mis en garde les partisans du chaos, dénoncé la manipulation qui s'incruste dans les médias et promis de prendre des mesures drastiques contre ceux qui font l'apologie du terrorisme, sur des plateformes numériques, y compris les médias internationaux.
A en croire le Porte-parole du Gouvernement, la RDC ne cédera pas face aux menaces, quelle que soit leur nature, et emploiera les moyens nécessaires en vue de faire respecter sa souveraineté.
« La guerre ici est une guerre qui est faite à chaque congolais où qu'il se trouve parce qu'elle dure depuis trente ans. Le Président Tshisekedi a hérité de cette guerre. Avec lui, nous avons maintenant l'avantage d'avoir des stratégies claires que nous vous détaillons tous les jours, pour que, cette fois-ci, ça se termine une fois pour toutes... Il est hors de question que nous puissions ouvrir une quelconque forme de brèche pour recycler le problème de brassage et de mixage", a-t-il indiqué.
Vers des sanctions exemplaires
Le Ministre Patrick Muyaya a encouragé les professionnels des médias à exercer leur métier en toute responsabilité, pour ne pas faire le jeu de l'ennemi. Il a assuré que les efforts seront continuellement déployés pour que, très rapidement, la paix revienne dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
"Avant d'être des journalistes, vous êtes des compatriotes. Vous ne pouvez pas imaginer le coût quotidien de cette guerre. Vous ne pouvez pas imaginer ce que nous dépensons dans cette guerre qui pouvait générer comme profit... L'interpellation qui est faite, c'est de vous dire que les premiers défenseurs de la République Démocratique du Congo sont les 100 millions de congolais...
En résumé, ce qu'ils veulent, c'est de continuer le processus de pillage. En résumé, le Rwanda, aujourd'hui, ne peut pas vivre sans voler en République Démocratique du Congo. Aucun congolais, où qu'il se trouve, ne peut accepter cela. Les jeunes de la partie Est du pays de 1994, sont nés dans la guerre. Cela fait trente ans. Pour ces jeunes, il y a un besoin qu'ils pensent aussi autrement.
Ils ont besoin que leurs enfants croissent dans un pays pacifié. C'est ce pourquoi le Président de la République se bat. C'est ce pourquoi nous allons être plus tranchants. On ne va plus laisser une quelconque forme de manipulation, une quelconque forme d'intrusion rwandaise dans notre environnement quel que soit le canal. Il est temps pour nous de nous assurer, chacun en ce qui le concerne, en train de faire notre part pour mettre fin à cette guerre d'agression, et nous y arriverons", a souligné le Ministre Muyaya.
L'heure des sanctions a sonné
Pour sa part, la Ministre d'Etat en charge des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba, a rappelé les dispositions prises par le Gouvernement de la République, sous la conduite de Judith Suminwa, Première Ministre, pour gagner la bataille sur le front diplomatique, suivant la vision de Félix Tshisekedi, Président de la République. Elle a exigé la solidarité vis-à-vis de la RDC, à l'échelle internationale, plaidant, vivement, pour des sanctions ciblées contre le Rwanda et le M23. Selon elle, la RDC entend saisir les Nations Unies pour exiger des mesures fortes contre tous ces terroristes qui massacrent les populations dans sa partie Est.
"Spécifiquement pour la question du Rapport du groupe d'experts, nous allons aussi adresser des recommandations spécifiques au comité des sanctions des Nations Unies. Nous allons dresser une liste d'individus qui, selon nous, doivent être sanctionnés. Le régime de sanctions des Nations Unies le permet. Nous allons recommander des mesures, justement, pour punir le Rwanda dans le cadre de ce qui est déjà fait et qui existe dans le cadre des activités du comité de sanctions et du Conseil de sécurité.
Certes, c'est frustrant, mais nous prenons tous ces pays qui se disent nos partenaires pour responsables suite à leur silence accablant qui, pendant des décennies, a permis au Rwanda de tuer, de violer et de piller en République Démocratique du Congo. L'histoire ne sera pas généreuse par rapport à leur silence. Ils devront assumer leurs responsabilités", a soutenu, avec fermeté, la Ministre d'Etat Thérèse Kayikwamba, face aux médias...