Ile Maurice: Fayzal Ally Beegun alerte les instances internationales sur la situation des travailleurs bangladais à Maurice

Peu avant la fin de l'année, il a été révélé que 1 979 travailleurs étrangers étaient portés manquants à Maurice, dont 1 730 originaires du Bangladesh. Face à cette situation préoccupante, le Service Civil a adressé une demande au Passport and Immigration Office (PIO) pour suspendre le recrutement de travailleurs en provenance de ce pays. Considérant cette mesure comme injuste, le syndicaliste Fayzal Ally Beegun a interpellé l'Organisation internationale du travail (OIT) et Amnesty International pour leur faire part de cette situation.

Dans une lettre datée du 6 janvier, Fayzal Ally Beegun, président de l'Union des Travailleurs des Industries Textiles et Alliées (TMAIWU), a décrit la situation des travailleurs bangladais à Maurice. «Mon travail m'a conduit à militer activement pour les droits des travailleurs venus du Sri Lanka, d'Inde, du Bangladesh, de Madagascar, du Népal et de Chine - des individus qui contribuent au tissu économique et social de notre nation», a-t-il écrit.

Il a ajouté : «Les récents appels d'une influente organisation socioculturelle en faveur de l'expulsion des travailleurs bangladais en situation irrégulière sont profondément préoccupants. Ce discours, bien qu'il prétende répondre à la problématique de la migration irrégulière, reflète une tonalité discriminatoire et communautariste qui sape les valeurs fondamentales de justice, d'équité et d'égalité. Nombre de ces travailleurs migrants ont fondé des familles à Maurice et méritent un traitement humain ainsi que des voies légales pour leur intégration.»

De souligner que les mesures envisagées par les autorités vont à l'encontre des normes internationales et nuisent à la réputation de Maurice, qui se veut un modèle de diversité et d'inclusion. Il appelle donc les instances internationales à prendre des mesures pour protéger tous les travailleurs migrants, condamner les discours de haine et d'incitation, promouvoir des voies de régularisation et d'intégration, ainsi qu'assurer une surveillance et dénoncer les abus. «J'espère que tous les travailleurs seront désormais traités sur un pied d'égalité. Les conséquences de cette décision pourraient être lourdes, notamment sur le plan international. Les pays avec lesquels nous collaborons pourraient imposer des sanctions et suspendre leurs commandes», avertit-il.

Il met en évidence que, depuis la diffusion de cette lettre par les autorités, les travailleurs bangladais vivent dans la crainte. *«Ils redoutent une déportation, surtout après les propos tenus par un groupe socioculturel», affirme-t-il. Le syndicaliste envisage également d'informer les entreprises clientes des usines mauriciennes afin de les sensibiliser à cette situation.

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