Congo-Kinshasa: Consommation de drogue par des enfants déplacés de Bunia - 'Une bombe à retardement'

10 Janvier 2025

Des centaines d'enfants déplacés, en âge scolaire, errent chaque jour dans les rues de Bunia (Ituri), consommant des stupéfiants. Ils utilisent de l'essence ou de la colle Patex, qu'ils aspirent pour en inhaler les vapeurs.

Le Parlement d'enfants de l'Ituri tire la sonnette d'alarme. Selon cette organisation, cette situation est en train de détruire toute une génération d'enfants, qui deviennent, selon ses termes, « une bombe à retardement » pour la société.

Une vie d'errance et de dépendance

Ces enfants, souvent en groupe, sillonnent les rues de la ville, demandant de l'argent ou de la nourriture devant des commerces, des banques ou des supermarchés. Certains témoignent de leur quotidien marqué par la consommation de drogues.

« Lorsque je suis dans un état d'ivresse, je ne ressens plus du froid la nuit. Mes parents ne sont pas au courant. Je fume seulement en ville, et lorsque je rentre dans le site, auprès de mes parents, je cache le reste que je vais reprendre le lendemain matin », confie l'un d'eux.

Malgré cette situation préoccupante, certains enfants tentent encore de résister. C'est le cas d'un garçon de 10 ans, qui, bien qu'aspiré dans cet engrenage, refuse de consommer des stupéfiants. « Il n'y a pas longtemps que j'ai commencé à traîner avec eux. Mais moi je ne me drogue pas. Je sais que cela détruit la santé. Et je leur interdis chaque fois de fumer, mais personne ne m'écoute », explique-t-il avec une maturité surprenante pour son jeune âge.

Selon Céline Lusinde, cheffe de bureau de la protection de l'enfant à la division provinciale des affaires sociales en Ituri, le problème ne réside pas uniquement dans le manque de structures d'encadrement. « Ce qu'on a constaté est qu'on peut réinsérer les enfants à l'école, mais les parents ont tendance à montrer aux enfants que mieux vaut venir dans la rue que d'aller à l'école », déplore-t-elle.

Si rien n'est fait pour arrêter ce phénomène, même après la guerre en Ituri, cette génération d'enfants ne pourra plus être sauvée, estime un observateur.

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