La région de Nioro est la cible de nombreuses attaques terroristes. Le Chef religieux de la Tidianya a été enlevé, il y a deux semaines, dans cette zone.
La région de Nioro, jusqu'ici, relativement épargnée, vit désormais, de très près les actions des groupes terroristes.
Thierno Amadou Hady Tall, le chef religieux de la Tidianya a été enlevé, il y a deux semaines, par le JNIM aux environs de Nioro du Sahel.
Trois jours après cet enlèvement, l'Etat major des armées maliennes a affirmé avoir repoussé une attaque des groupes djihadistes dans la ville de Nioro du Sahel faisant une trentaine de morts dans les rangs des assaillants.
"Depuis l'attaque, des boutiques du marché ferment plutôt que prévu et des alertes de nouvelles attaques se multiplient", témoigne un habitant de cette ville.
Quelles sont les raisons de cette réorientation des actions terroristes vers la zone de Nioro ?
"les quartiers généraux des groupes radicaux violents, tant dans les régions du nord que celles du centre du Mali, sont aujourd'hui défaits par l'agir de l'armée malienne. De ce fait, les groupes vont chercher d'étendre la menace de localités qui sont jusqu'ici considérées comme sécurisées", explique Aly Tounkara est directeur du Centre des études sécuritaires et stratégiques du Sahel.
A travers cette stratégie, affirme Aly Toukarara, "les groupe radicaux violent cherchent à éparpiller les actions de l'armée malienne et susciter du coup un sentiment d'incapacité, d'impuissance du pouvoir militaire de Bamako."
"La ligne de frontière n'est pas balisée"
La Mauritanie, elle, avec une frontière de plus de 2000 kilomètres qui la sépare du Mali, subit l'insécurité chronique de son voisin.
El Boukhary Mohamed Mouemel, ancien colonel de l'armée mauritanienne, est consultant en stratégie et sécurité. Pour lui,
"les incidents sur les frontières sont assez fréquents. Parfois, ils vont même jusqu'à toucher l'intérieur de la Mauritanie, surtout que la ligne de frontière n'est pas balisée et elle n'est pas prévisible pour les unités maliennes. Elles peuvent pénétrer par erreur ou sur la base d'information pas forcement avérées."
Pour El Boukhary Mohamed Mouemel, l'armée mauritanienne, fortement déployée à la frontière, doit tenir compte de la nouvelle situation en renforçant sa présence et en intensifiant sa coopération sécuritaire avec les autorités de Bamako.
Pour un autre spécialiste mauritanien des groupes terroristes au Sahel, l'enlèvement du Khalif de la Tidianiya et l'attaque contre Nioro sont une sorte de poussée contre l'Islam soufi des confréries.