Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim, en arabe), affilié à al-Qaïda, a revendiqué vendredi 10 janvier dans un communiqué l'attaque ayant tué au moins 28 soldats béninois mercredi dans le nord du pays, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso. Cette attaque a suscité une vive émotion dans l'opinion publique et dans les partis politiques, toutes tendances confondues.
« Nos frères les moudjahidines ont pu prendre d'assaut un poste de l'armée béninoise à Ouda dans la province de Karimama. Cette opération s'est soldée par la mort de plus de 30 éléments », détaille le Jnim dans un communiqué, cité par l'ONG américaine SITE Intelligence Group.
Quarante-huit heures après l'attaque, les sources militaires, contactées par notre correspondant Jean-Luc Aplogan, en restent toujours à 28 soldats tués. Un bilan qui pourrait évoluer, tout dépend de l'état de santé dans lequel se trouvent les rescapés. Aucune information n'est disponible pour le moment. L'armée informe actuellement les familles des victimes.
Tous ces soldats, tout grade confondu, appartiennent aux effectifs de l'opération Mirador, dispositif anti-terroriste, créé en février 2022, qui compte environ 3 000 hommes.
De bonnes sources, on apprend également que le président Patrice Talon devait rencontrer la hiérarchie militaire.
Les condamnations dans la classe politiques sont unanimes. Les deux grands partis du camp Talon, le Bloc républicain et l'Union progressiste pour le renouveau rendent hommage aux soldats tombés, et appellent à l'unité et à la solidarité. Pour le parti d'opposition Les Démocrates, il s'agit d'une « tragédie nationale de grande ampleur ». « Patrice Talon n'en fait pas encore assez », estime de son côté le leader du mouvement Demain Il fera beau.
L'opposition réclame à Patrice Talon « un deuil national de trois jours », et lui recommande d'avoir une approche régionale dans sa lutte contre le terrorisme. Une invitation à travailler notamment avec le Niger et le Burkina Faso.