Congo-Kinshasa: Un rapport des Nations unies accuse Thomas Lubanga de soutenir des groupes armés dans l'est du pays

Arrêté en mars 2005 par les autorités congolaises et transféré à la CPI en mars 2006, Thomas Lubanga devenait, en 2012, le premier condamné de la CPI pour « crimes de guerre », notamment l'enrôlement d'enfants soldats. Après avoir purgé une peine de quatorze ans, il avait été libéré en 2020. Mais aujourd'hui, un rapport des Nations unies publié mercredi 8 janvier l'accuse de soutenir et de structurer des groupes armés actifs dans l'est de la RDC. Selon ce document, l'ancien chef de milice aurait rejoint le groupe et faciliterait son alliance avec la coalition AFC-M23 soutenue par le Rwanda. Que révèle ce rapport et quelles en sont les implications ?

À sa sortie de prison en mars 2020, Thomas Lubanga se prétend victime d'injustice. Moins de deux mois plus tard, il est reçu par le président de RDC, Félix Tshisekedi, aux côtés d'autres anciens chefs de guerre, pour contribuer aux efforts de paix en Ituri. Cette initiative reste sans résultat.

Par la suite, Thomas Lubanga tente de rebondir politiquement. Élu député provincial, son élection est rapidement annulée, alimentant sa frustration. En juin 2024, des accusations surgissent : l'armée congolaise l'accuse de soutenir le groupe armé Zaïre. Il dément, mais un rapport des Nations unies indique qu'il a quitté l'Ituri en juillet pour s'installer à Kampala, où il aurait renforcé ses liens avec la coalition AFC-M23.

Recrutements et formation

Le rapport révèle que le groupe Zaïre, avec son soutien, a recruté notamment d'anciens combattants de l'UPC, union des patriotes congolais. Des centres de formation ont été établis en Ituri et en Ouganda, encadrés par des instructeurs locaux et d'autres venus de l'Ouganda et du Rwanda voisins, selon les mêmes sources. Lubanga aurait agi en tant qu'« autorité morale », facilitant ces opérations.

Désormais allié au M23, le groupe Zaïre a renforcé son arsenal, incluant des camionnettes, des bateaux militarisés et des drones pour la surveillance, consolidant sa présence en Ituri et son rôle dans le conflit.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.