Malgré les caprices de Dame Nature en ce jour si spécial pour les écoliers et les collégiens, l'enthousiasme était palpable dans les regards et les sourires. Pour certains, l'idée d'entrer dans un nouveau monde était synonyme de joie et d'excitation, tandis que pour d'autres, notamment les plus petits, l'émotion était si forte qu'ils avaient du mal à retenir leurs larmes. Plongeons dans l'univers de cette première journée pleine de promesses.
Sous un ciel capricieux où le soleil jouait à cache-cache, l'ambiance était pourtant à la fête à Port-Louis. Vêtue d'un uniforme impeccable et de chaussures flambant neuves, la petite Thaisse Carolus, main dans celle de sa maman, s'apprêtait à franchir les grilles de sa nouvelle école, la Villiers René Government School, qui sera son sanctuaire d'apprentissage pour les six prochaines années. Toute timide, elle lance avec un sourire : «Je suis contente de venir à l'école.» Que souhaite-t-elle y faire ? En ce premier jour, son objectif est simple : se faire de nouveaux amis. «Ensuite, je vais apprendre à lire et à écrire» ajoute-t-elle avec candeur.
Non loin de là, Ishaan Sookhooa, cinq ans, partage le même enthousiasme. Lui aussi attendait avec impatience ce jour de l'entrée dans la «grande école». «Je vais me faire des amis», dit-il tout sourire, en serrant la main de son papa. Pour ces petits, cette journée marque les premières pages d'une belle aventure à venir. De l'autre côté de la route, nous rencontrons Ezechiel Rangasamy. Accompagné de sa maman, il se dirige vers le collège London, où une nouvelle étape de sa vie commence. «J'ai obtenu sept unités au PSAC», explique fièrement ce jeune garçon de 12 ans, déterminé à faire honneur à sa famille. Étant l'aîné, il espère inspirer ses frères et soeurs à suivre ses pas.
Mais la véritable leçon de courage vient de Kwelly René qui, malgré ses béquilles, est venue faire son admission. «Je me sens bien, même si je dois m'appuyer sur elles pour avancer,» explique-t-elle. Son accident, lors d'une sortie en bateau à l'île-aux-Cerfs, lui a laissé une cheville foulée. Pourtant, rien n'aurait pu la dissuader de faire ses premiers pas au collège. «Elle voulait absolument venir découvrir sa classe», confie sa mère, bien qu'elle aurait préféré que Kwelly prenne encore quelques jours de repos. «Elle est courageuse, mais je vais voir avec la direction si elle peut commencer au milieu de la semaine prochaine.»
À Curepipe, la pluie a choisi de faire une apparition remarquée. Pourtant, cela n'a pas découragé les élèves, notamment Sheela, qui intègre le collège Royal, établissement prestigieux connu pour ses nombreux lauréats. Courant sous son parapluie, elle s'abrite rapidement sous un magasin. «Je suis heureuse d'être ici. C'est un rêve qui se réalise», dit-elle avec émotion. Même si le changement de collège après trois ans n'est pas évident, Sheela est déterminée à tirer le meilleur parti de cette opportunité. Elle aspire à exceller, tout en espérant se faire des amis et bénéficier de l'expertise des enseignants. «Mon objectif, un jour, c'est de devenir lauréate.»
Ainsi, en ce jour d'admission, le regard émerveillé de ces jeunes révèle leur soif d'apprendre et leur désir de bâtir un avenir prometteur. Cette étincelle, espérons-le, les accompagnera tout au long de leur parcours scolaire et bien au-delà.