Cote d'Ivoire: Réquisitoire au procès pour harcèlement sexuel à la fédération de Taekwondo

En Côte d'Ivoire, le deuxième jour d'audience s'est déroulé, vendredi 10 janvier, au tribunal correctionnel d'Abidjan, dans le procès de Tadjou Attada qui s'était ouvert le 22 novembre. L'ancien entraîneur de l'équipe nationale de taekwondo est poursuivi pour harcèlement sexuel. L'entraîneur, absent lors de la première audience, ainsi que la plaignante, l'athlète Mariama Cissé, ont pu, cette fois, répondre aux questions du tribunal.

Lors de cette deuxième journée d'audience, l'accusé, l'ancien entraîneur de l'équipe nationale, Tadjou Attada, et la plaignante, l'athlète Mariama Cissé, étaient debout face à la présidente, à seulement un mètre l'un de l'autre. Ils ont tous deux répondu aux questions du tribunal sur les détails de leurs échanges et sur le harcèlement dont l'accuse l'athlète.

Une affaire qui pourrait servir d'exemple

Selon maître Francine Aka-Anghui, avocate de Mariama Cissé, cette affaire pourrait servir d'exemple : « Il faut que ces entraîneurs arrêtent d'être des prédateurs. Ce sont des jeunes filles qui souvent leur sont confiées, très jeunes, qui sont brillantes et qui, à cause des agissements de leurs entraîneurs, voient leurs carrières brisées, leurs rêves brisés. C'est la première fois qu'une victime va jusqu'au bout. En général, ce genre de procès sont tués dans l'oeuf parce que les interventions de part et d'autre, on est en Afrique... Vous savez ce que c'est ? C'est la famille, les gens ont peur ».

Pas de harcèlement

Si l'entraîneur ne dément pas son attirance et la drague qui a suivi, son avocat, maître Panfolhié Coulibaly, réfute l'idée que ses messages prouvent un quelconque harcèlement sexuel : « Il est tombé naturellement amoureux, raison pour laquelle il y a eu ces échanges. En aucun cas, il l'a harcelée. Il n'a pas subordonné l'acceptation de ses avances à un quelconque avantage ».

Lors de la première audience, le 22 novembre dernier, une autre athlète était venue témoigner. Elle accusait, alors, l'entraîneur d'attouchements sexuels. Après trois quarts d'heure d'audience, vendredi, le procureur a requis un an de prison et 500 000 francs d'amende contre Tadjou Attada. Le délibéré aura lieu le 21 février.

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