Au Niger, Moussa Tchangari est emprisonné à Filingué, à 180 kilomètres de Niamey, depuis une semaine. Le secrétaire général d'« Alternative espaces citoyens » y a été transféré, après un mois de garde à vue. Il est notamment inculpé d'intelligence avec des puissances ennemies, d'atteinte à la défense nationale et d'apologie du terrorisme.
Depuis l'arrestation de Moussa Tchangari, le 3 décembre 2024, de nombreuses voix s'élèvent pour appeler à la libération de cette figure de la société civile nigérienne. C'est un appel que lance aussi, cette semaine, Maman Wada. Le président de l'Association nigérienne de lutte contre la corruption, section de Transparency International Niger, rappelle le long engagement de Moussa Tchangari en faveur de la défense des droits humains :
« Depuis 1991, et même depuis qu'il est étudiant, Moussa a beaucoup évolué dans le domaine des droits de l'homme. Et cela lui a valu un certain nombre de difficultés. Bien entendu, on regarde la nature, souvent répressive, des régimes qui se sont succédés. Ce n'est pas la première fois que Moussa a été interpellé, mais c'est toujours dans le cadre de la protection des droits humains. Aussi, pour cette raison justement, nous avons demandé sa libération. »
« Quelqu'un comme Moussa Tchangari qui, d'ailleurs, a enseigné les droits humains à l'école de police, quelqu'un comme lui, n'a pas sa place en prison. Au contraire, on doit s'adapter à son combat et à ses critiques par rapport aux violations des droits humains au Niger. C'est vraiment une référence. Il n'y a pas, ici au Niger, une génération qui ne connaît pas Moussa Tchangari dans leur demande de lutte contre la corruption et pour la promotion des droits humains », tient à souligner Maman Wada.