Afrique Centrale: Processus de Luanda - L'appel de Brazzaville

En visite de travail à Brazzaville, le Président angolais, João Lourenço, s’est entretenu, ce Samedi 11 janvier 2025, avec son homologue congolais, Denis Sassou-N’Guesso

Lors des échanges de voeux, le 6 janvier à Brazzaville, entre le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, et le corps diplomatique, la situation à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est revenue au coeur des préoccupations du chef de l'Etat congolais. Ce n'est pas la première fois que le conflit qui secoue cette partie du territoire de notre voisin le plus immédiat du fait de la proximité de nos capitales respectives, Brazzaville et Kinshasa, fait réagir de l'autre côté de la rive droite du fleuve Congo.

Toutes les fois qu'elles se sont exprimées sur cette crise en cours depuis l'éclatement en 1996 de la rébellion de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo, les plus hautes autorités de Brazzaville ont appelé à la concertation. Mandaté par l'Union africaine au moment où il en assumait la présidence tournante (2006-2007), le chef de l'Etat congolais avait assisté personnellement à la cérémonie de promulgation de la nouvelle constitution de la RDC en vigueur jusqu'à ce jour. Cette manifestation couronnait la fin d'une longue transition vers un régime civil rendant possible l'alternance démocratique à la tête de ce pays.

Si le président Denis Sassou N'Guesso a une nouvelle fois fait allusion à la RDC en ce début d'année, c'est parce que le climat n'est toujours pas à l'apaisement sur sa zone frontalière avec le Rwanda. Truffé de rebellions et autres groupes armés aux méthodes violentes, l'Est de la RDC mobilise toutes les attentions sans qu'une solution de sortie de crise ne soit trouvée. Dans ce cadre la médiation conduite par le président angolais mérite le soutien des autres dirigeants du continent. « Je salue les efforts du président Joao Manuel Gonçalves Lourenço, médiateur de l'Union africaine dans la crise qui sévit à l'Est de la République démocratique du Congo », déclarait le président de la République devant le corps diplomatique.

Quand bien même le sommet tripartite prévu le 15 décembre dernier à Luanda, entre les présidents Joao Lourenço, Félix Tshisekedi et Paul Kagamé n'a pu se tenir (du fait de l'absence du chef de l'Etat rwandais), leur homologue du Congo- Brazzaville garde l'espoir de voir le dialogue reprendre au très haut niveau entre Kinshasa et Kigali : « J'ose espérer que les initiatives menées, qui ont déjà permis de créer les conditions de dialogue avec la République du Rwanda, conduiront à des entretiens directs avec les plus hautes autorités des deux pays », ajoutait Denis Sassou N'Guesso à la même occasion.

Dans ce dossier épineux de la crise entre la RDC et le Rwanda, l'optimisme affiché par Brazzaville en soutien à la médiation angolaise puise dans l'expérience accumulée par le président congolais. Et surtout de la disponibilité de Denis Sassou N'Guesso à promouvoir les relations d'amitié et de coopération avec ses homologues, en particulier ceux directement concernés par la mise en oeuvre du processus de Luanda. Établi en 2022 dans la capitale angolaise, après d'autres initiatives consacrées toutes au retour de la paix à l'est de la RDC, celui-ci se veut être une synthèse des recommandations les plus réalistes dans ce cadre.

La réalité du terrain ne semble cependant pas de nature à donner au processus de Luanda toutes les chances de succès. D'où la pertinence de l'appel lancé à Brazzaville par le président Denis Sassou N'Guesso, de le soutenir et, avec le médiateur, le président Joao Lourenço, d'amener leurs homologues, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagamé à la table de négociation. Ils y ont intérêt pour le salut des populations meurtries, pour la paix, le renforcement de l'intégration de la sous-région, de l'Afrique et son développement.

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