La nuit du 24 au 25 décembre dernier, de nombreuses assemblées religieuses ont été prises d'assaut par de jeunes gens accompagnés de leurs parents croyants pour célébrer la naissance du fils de Dieu, à savoir Jésus-Christ de Nazareth. Mais hélas ! Si réellement la moralisation et la conscientisation étaient à l'ordre du jour lors des prêches des responsables de ces assemblées, pourquoi le phénomène « Bébés noirs » ou « Koulouna » persiste-t-il dans nos villes ?
A Brazzaville tout comme à Pointe-Noire, le constat est le suivant : la matinée du 25 décembre, les rues et avenues étaient bondées de monde qui sortait de partout, surtout des « réveillons de prière », arborant des insignes de telle ou telle communauté religieuse.
Il faut quand même noter qu'en dehors de ce « réveillon spécial » qui se passe chaque nuit du 24 au 25 décembre, les veillées de prière se déroulent toute l'année pour conforter le lien entre le Tout Puissant et les croyants. Malheureusement, leur comportement laisse à désirer. A quoi servent finalement ces réveillons de prière, surtout celui spécial de la nuit du 24 au 25 décembre ?
Encore que pour se rendre compte, il suffit d'interroger un échantillon pris au hasard sur la quintessence du message de leur guide spirituel. Tous vont balbutier et ne parleront que de l'animation musicale qui s'est déroulée toute la nuit avec un bruit dérangeant. En clair, cette perte de sommeil n'a servi à rien, puisque le soir même du 25 décembre, il faut les voir prendre d'assaut des débits de boissons pour s'engouffrer d'alcool et stupéfiants de toutes sortes. Ce qui les pousse à commettre des actes criminels et ignominieux. Alors où est passé l' enseignement religieux reçu lors du réveillon de prière ?
C'est un vrai Tonneau des Danaâides qui n'a jamais eu de fond, l'eau qui entre par le haut sortant par le bas. Or, l'esprit saint que ces adolescents veulent « intérioriser » n'est pas un esprit de désordre mais de responsabilité. Si réellement la pensée divine s'introduisait dans l'imaginaire collectif de ces jeunes, le phénomène « bébés noirs » devrait s'estomper net.
Tout comme la famille et l'école, l'église a aussi du pain sur la planche. Elle n'arrive pas à créer des stratégies divines qui peuvent pousser ces adolescents qui affluent dans des paroisses à rejeter radicalement des actes criminogènes qu'ils posent dans des nuits ou en plein jour.
Si un vrai contenu socialisant et moralisant n'est pas donné au vocable « veillée de prière » ou « réveillon de prière », celui-ci se transformera dans un futur proche en une « occasion musicale sans contenu divin » car, ce sont des petits voyous qui fréquentent des églises pour aller danser tout simplement. Où est donc la parole de Dieu délivrée par le guide spirituel lors des veillées de prière ? Elle ne sert à rien pour bon nombre de ces adolescents voire même les trois quarts de ceux qui peuplent ces paroisses.
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