La «petite» voiture aux couleurs du drapeau de l'ile Maurice tient la gageure face aux mastodontes de ce Dakar 2025 en Arabie Saoudite. Mine de rien, Pascal Thomasse a réussi à la placer à la 19e place dans cette course «de folie». Apres une semaine de compétition, le pilote français soutient qu'il va garder la même stratégie pour la semaine qui vient, soit rouler propre et ne pas faire trop d'erreurs de navigation.
Qu'est-ce que cela fait d'être à la 19e place au classement général ?
Je suis content et plutôt fier parce que c'était assez inespéré au départ, surtout après juste une semaine. C'est aussi de la fierté, du plaisir et du bonheur.
Est-ce que c'est le Dakar le plus éprouvant, sachant que vous en avez connu 22 ?
Je ne sais pas parce qu'au bout de 22, il y en a quand même qui sont très difficiles, mais celui-là est redoutable. L'étape de «48h Chrono», c'était de la folie. Tout le monde est unanime pour dire que c'est une des étapes les plus folles depuis que le Dakar existe. L'étape marathon était aussi dure car il fallait parcourir 800km dont 500km de cailloux, avec uniquement deux roues de secours. C'était de la folie.
On a vu les favoris Loeb et Sainz être forcés à l'abandon, est-ce que c'est la pression qui les pousse à aller vite et faire des tonneaux ou c'est le parcours qui est plus costaud et plus piegeux ?
Le parcours est super costaud certes, mais il y a une trentaine de véhicules qui peuvent gagner le rallye. Il y a des mecs qui roulent 500 km sans arrêt et ils prennent des risques pas possibles. Tu vois Loeb qui fait un tonneau dans un truc ou il faut passer à 40km à l'heure et il passe à 100 km à l'heure. Ils sont tous à fond. Et puis, il y a plein de petits jeunes de 25-30 ans qui jouent leur carrière. Le parcours est dur, les voitures sont monstrueuses et ils font tout pour gagner.
Qu'est-ce qui a été le plus dur dans ce Dakar jusqu'à présent, la température, la navigation ou les étapes marathon ou de 48 h?
Tout est dur, mais ce qui nous a réussis le plus, c'est tout ce qui est marathon parce que quand on est amateur, on est habitué à gérer parce que nous n'avons pas le budget, les moyens et le temps aussi pour aller comme un fou. Les professionnels voulaient faire un coup d'éclat pour se montrer dans les 48h et bien sur beaucoup ont tout cassé et détruit la voiture. Mais comme nous on a géré pour franchir la ligne d'arrivée, eh ben on a fait de bons résultats.
On voit la domination des Toyota, est-ce que ce sont les meilleures voitures sur le circuit et pourquoi ?
On ne peut pas vraiment dire qu'elles dominent parce qu'il y a la Dacia qui est troisième. La Toyota est la voiture qui a le plus d'expérience et d'antériorité et donc elle est plus fiable. Les Dacia sont rapides, mais elles ont des problèmes, tout comme les Ford et les Mini. Tout cela est une question d'évolution et d'essais. Les essais ne remplacent pas tout sur le Dakar car Toyota a fait trois mois d'essais au Maroc et il y a eu plein de problèmes comme des problèmes de chauffe. Donc il n'y a pas vraiment de domination car les cinq premiers ont des écarts de moins de trente minutes, mais les Toyota sont fiables. Et puis, il y a à peu près quinze Toyota de niveau usine et que trois Dacia, deux Mini et quatre Ford donc, c'est aussi le nombre qui joue et c'est pour cela qu'ils font des résultats tous les jours.
Il ne reste que sept jours de Dakar, quel est l'objectif (améliorer le classement ou d'être à l'arrivée) sachant que c'est votre dernier Dakar ?
C'est compliqué d'avoir des objectif mais on va dire que l'objectif sera de rouler vite mais sans prendre de risque. Il ne faut pas se dire qu'il faut se battre contre telle ou telle voiture, contre les deux roues motrices et d'être dans les dix premiers. On va rouler comme lors de la première semaine et le résultat se fera plus sur les erreurs des autres que par notre vitesse. On va garder la même stratégie que lors de la première semaine, c'est-à-dire rouler propre comme on sait le faire et ne pas trop se tromper en navigation. Si ca se déroule comme cela, tout va bien se passer. Finir dans les quinze ou vingt places ce serait génial.