Comores: Premier tour des législatives - La division de l'opposition profitera-t-elle au parti au pouvoir ?

élections, vote (Illustration)
12 Janvier 2025
analyse

338940 électeurs comoriens étaient appelés, le 12 janvier 2025, aux urnes, pour élire leurs députés. C'est un scrutin à deux tours dont le second, couplé avec les élections communales, aura lieu le 16 février prochain.

Ce scrutin va-t-il rebattre les cartes sur l'échiquier politique de l'Archipel où les trois îles (Grande Comores, Anjouan et Mohéli) sont dirigées par des gouverneurs issus du parti au pouvoir? On attend de voir. Mais d'ores et déjà, l'élection des 33 députés du pays, ne fait pas l'unanimité. En effet, une partie de l'opposition a décidé de boycotter le scrutin, estimant que les conditions de son organisation ne garantissent pas une élection libre et transparente. En revanche, tirant leçon du boycott des élections de 2020, l'autre frange de l'opposition s'est lancée dans la course en vue d'éviter une assemblée monocolore.

Cette division de l'opposition va-t-elle profiter au parti au pouvoir ? En tout cas, pour certains candidats de l'opposition, cela ne fait l'ombre d'aucun doute, ce d'autant que plusieurs candidats de la Convention pour le renouveau des Comores (CRC) n'auront pas d'adversaires en face d'eux dans certaines localités. De là à penser que le scrutin est plié d'avance, c'est un pas que d'aucuns ont vite fait de franchir. Car, en allant à ces législatives en rangs dispersés, l'opposition s'est fragilisée. La politique de la chaise vide a parfois montré ses limites sous nos tropiques.

Le pouvoir aurait tort de crier trop tôt victoire

Et tout laisse croire que c'est ce qui risque d'arriver aux Comores où la CRC du président Azali Assoumani, se frotte déjà les mains. Cela dit, on ne saurait trop blâmer la frange de l'opposition qui a décidé de boycotter ces législatives.

Car, à quoi sert de prendre part à une élection dont les résultats sont connus d'avance ? Au demeurant, il faut reconnaître que la majorité de la classe politique de l'île de Mohéli et le parti Juwa de l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi, qui ont appelé les électeurs à rester chez eux, sont loin de mener un combat d'arrière-garde. Pour autant, seront-ils entendus ? Rien n'est moins sûr. Car, on le sait, en Afrique, ce n'est pas uniquement un programme qui fait gagner une élection, mais plutôt les espèces sonnantes et trébuchantes.

C'est dire si l'opposition qui aspire à des élections transparentes et à une vraie démocratie, risque de n'avoir plus que ses yeux pour pleurer. Ce d'autant qu'elle n'a pas réussi à s'unir pour constituer un bloc face au parti au pouvoir. C'est donc quasi clair que le parti présidentiel en profitera pour consolider sa majorité parlementaire. Sauf que dans le cas d'espèce, le risque d'une déflagration est grand. D'autant plus grand que même la frange de l'opposition qui a pris part aux législatives, pourrait rejeter les résultats.

C'est dire si le pouvoir aurait tort de crier trop tôt victoire. Car, au-delà de la contestation électorale qui pourrait naître de la proclamation des résultats, des voix et pas des moindres, s'élèvent, de plus en plus, pour réclamer le départ du président Azali Assoumani.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.