Au Mozambique, l'Assemblée nationale a été investie ce lundi 13 janvier au matin. Elle a été renouvelée lors des élections générales du 9 octobre, dont les résultats font l'objet d'une vive contestation depuis près de trois mois. L'opposant Venancio Mondlane et candidat malheureux à la présidentielle, a appelé samedi à trois jours de grève générale à partir de ce lundi 13 janvier. C'est donc dans un climat de tension que s'est déroulée cette investiture.
« Je déclare investis les députés de la 10e législature de l'Assemblée de la République. » Le visage fermé et sans autre commentaire, le président mozambicain, Filipe Nyusi, ouvre cette première séance parlementaire. Dans l'Assemblée, une trentaine de sièges sont vacants. Ceux des députés des deux principaux partis d'opposition, la Renamo et le MDM, le Mouvement démocratique pour le Mozambique, ont annoncé hier leur boycott. Les deux partis contestent toujours les résultats des élections générales et demandent un recompte des voix.
« Nouvelle dynamique »
Les députés du parti Podemos, qui a pourtant soutenu la candidature de Venancio Mondlane à la présidentielle, était en revanche bien présents. Ivandro Massingue, l'un de ses députés, s'en explique au micro de la télé Sucesso : « Nous promettons d'apporter une nouvelle dynamique au scénario politique actuel, pour mener une politique de vérité. Si nous sommes là, c'est parce que le peuple nous l'a demandé, à travers son vote le jour des élections. Les partis qui ne sont pas venus aujourd'hui, prétendent être du côté du peuple. C'est un mensonge. En vérité, ce sont des lâches. Eux aussi se feront investir. Mais ils rentreront dans cette Assemblée par la porte de derrière. »
Ville fantôme
Cette investiture s'est tenue dans une capitale transformée en ville fantôme, suite à l'appel à la grève générale de l'opposant Venancio Mondlane. La plupart des commerces sont fermés. Les transports en commun ne circulent pas. Quelques barricades ont été fabriquées, notamment avec les ordures qui n'ont pas été ramassées dans la capitale depuis plus de deux mois. Devant l'Assemblée, Daniel Chapo, le président nouvellement élu, a rappelé la « nécessité de maintenir la paix et la stabilité » dans le pays.