Cotonou — Des condoléances pour les militaires tués lors de l'attaque djihadiste du 8 janvier ; un appel aux jeunes à ne pas rejoindre les rangs de la cybercriminalité ; un souhait d'élections apaisées. Tels sont les thèmes pertinents contenus dans le communiqué final de la deuxième session plénière ordinaire de la Conférence épiscopale du Bénin pour l'année pastorale 2024-2025, qui s'est tenue du 7 au 10 janvier à Cotonou.
« Nous exprimons notre profonde compassion à la nation entière et aux familles endeuillées par la perte de leurs fils des forces de défense et de sécurité, tombés au front dans l'accomplissement de leur devoir », ont déclaré les évêques en présentant leurs condoléances aux soldats tombés lors de l'assaut djihadiste du 8 janvier. L'attaque a été perpétrée près de la frontière dite triple entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Une formation djihadiste venue de ce dernier pays a attaqué le poste frontière, tuant au moins 28 soldats béninois. L'attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaida.
La présence de groupes djihadistes dans les pays voisins, notamment au Niger et au Burkina Faso, a contraint le gouvernement béninois à déployer au moins 3 000 militaires dans le nord du pays pour prévenir les incursions armées. Les forces de sécurité locales sont soutenues par l'armée américaine, comme en témoigne l'incident survenu le 10 janvier à un hélicoptère d'une société privée américaine engagée par le Pentagone pour fournir des services d'évacuation médicale aux militaires locaux.
En ce qui concerne les jeunes, les évêques se disent préoccupés par le développement de la cybercriminalité dans le pays, qui séduit un grand nombre de jeunes avec « la promesse de gains faciles ». Selon les évêques, la recherche effrénée de gains faciles, souvent au détriment de la sécurité publique et de l'intégrité sociale, compromet l'avenir des jeunes et ébranle les fondements éthiques de la nation.
Face à l'inefficacité des campagnes de sensibilisation menées jusqu'à présent, la Conférence épiscopale exhorte les jeunes à rejeter les pratiques frauduleuses et à adopter un mode de vie basé sur l'honnêteté et le travail.
Enfin, dans leur communiqué, les évêques souhaitent que les élections générales prévues d'ici avril 2026 se déroulent dans le calme, mais s'inquiètent « de la persistance des tensions politiques qui pourraient porter atteinte à la paix sociale et à la cohésion nationale ». Dans un contexte où l'entente entre les différentes forces politiques reste fragile, les évêques appellent les acteurs politiques à privilégier le dialogue, le respect mutuel et l'intérêt supérieur de la nation dans leurs prises de position et leurs actions.