Du 29 au 31 mars, Ankazomalaza Ambohimanga sera le théâtre d'une célébration dédiée à la tradition ancestrale : l'Alahamadibe. Organisée par l'association Mamelomaso et les gardiens de la tradition, cette fête unique plonge ses racines dans les coutumes séculaires de l'Imerina, préservées depuis l'époque du roi Ralambo (1575-1670). Plus qu'une simple fête, l'Alahamadibe est un retour aux sources, une immersion dans l'héritage culturel malgache, un moment suspendu entre le passé et le présent. L'Alahamadibe n'a pas de date fixe comme le Nouvel An grégorien, elle dépend des cycles lunaires.
Selon Olivier Rakotoarimanga, gardien de la tradition, cette fête commence toujours par le Reniandro Alahamahady, ou « le mois de l'eau », un moment dédié à la purification spirituelle et à la bénédiction divine pour la nouvelle année. Ce rituel millénaire repose sur des coutumes transmises de génération en génération et s'ouvre sur une période de purification avant le début des festivités.
Les festivités débuteront le 29 mars par un rituel de purification, suivi de l'Arendrina, durant lequel le feu est utilisé pour éloigner les mauvais esprits, considéré comme la fin de l'année. Vient ensuite le Tsimandrimandry, un acte symbolique qui permet de communiquer avec les ancêtres et d'assurer leur protection. Le temps fort de la journée est la cérémonie de purification de l'Alahamadibe, où la communauté partage l'Afo tsy maty. Le Tatao, un rite centré sur le partage du riz bouilli, symbolise les bénédictions et la prospérité à venir. Enfin, les participants rendent hommage aux ancêtres avec le « dihin'ny Ntaolo», un geste de gratitude envers les esprits.
Cette année, l'événement sera marqué par l'inauguration du « Lapan'Andrianampoinimerina » à Ambohimanga. Ce nouveau lieu de mémoire sera le théâtre de rites d'inauguration, ajoutant une dimension supplémentaire à cette célébration de renouveau et de respect des traditions.