Lors d'un séminaire tenu le 11 janvier à la Cité des Cultures à Antaninarenina, Iako a proposé une immersion dans la photographie documentaire, abordant notamment les crises actuelles à travers un exercice d'écriture libre inspiré de la photographe Diane Arbus. Il a souligné que l'écriture joue un rôle clé dans le processus créatif de la photographie documentaire, mettant en avant la subjectivité de chaque image, qui porte une interprétation personnelle et un message unique.

Il a également évoqué l'importance de l'editing, un choix minutieux des photos les plus pertinentes, sans compromettre l'intégrité des sujets. «La photographie peut changer le monde, remettre en question ou maintenir une situation», a-t-il déclaré.

Le thème du séminaire, «Lumière en temps de crise», a été exploré sous deux angles : métaphorique et technique. La lumière, symbole de clarté et d'espoir, révèle des vérités cachées et guide le spectateur vers une réflexion profonde. Sur le plan technique, Iako a rappelé que la maîtrise de la lumière, qu'elle soit douce ou intense, est cruciale pour renforcer l'impact d'une photo.

L'objectif du séminaire était de montrer comment la photographie documentaire peut sensibiliser aux crises humanitaires, politiques et environnementales. Iako a illustré cette démarche avec des photos prises dans le Sud de Madagascar, mettant en lumière les effets dévastateurs du réchauffement climatique, tels que la sécheresse et la famine.

Le défi réside dans le choix des photos, la compréhension du terrain et l'adoption d'une approche méthodique et rigoureuse. Pour Iako, être photographe documentaire, c'est avant tout, être un chercheur passionné et un journaliste engagé.

Il fait également partie des artistes ayant participé à l'exposition Mi-tily : Ho tiavinay ... Madagascar, présentée à la Cité des Cultures à Antaninarenina, où trois de ses photographies sont exposées. Dans ce cadre, il partage et explique diverses techniques, allant de la photographie de paysage au portrait, en passant par le mouvement et le cadrage. Il souligne l'importance de connaître le terrain et de saisir le moment opportun, des éléments essentiels pour une immersion réussie.

Qui est Iako Randrianarivelo ?

Photographe passionné et membre du collectif «Mira Photo», Iako Randrianarivelo utilise la photographie documentaire pour éclairer les crises humanitaires et environnementales, tout en sensibilisant à l'importance de la lumière, tant technique que métaphorique.Né en 1986 à Ambodintsiry,une année marquée par de nombreux événements significatifs, Iako Randrianarivelo a grandi avec une passion profonde pour la photographie et la technologie. Ancien membre des scouts de Tily Madagascar pendant sept ans, il a quitté le mouvement en 2021. Diplômé d'un master en marketing et management, il a eu un début de carrière difficile, mais une annonce dans un journal l'a conduit à un poste de designer chez Trésor avant qu'il ne démissionne juste avant la pandémie de Covid-19. Photographe d'événements, il s'est illustré dans des projets de documentation visuelle dans le Sud-Est et le Sud-Ouest de Madagascar pendant vingt jours, participant notamment à l'exposition «Six photographes malgaches à Arles». Grâce au bouche-à-oreille, il a ensuite été sollicité par des organismes internationaux, comme ceux basés aux États-Unis et en Afrique du Sud, devenant photographe-journaliste.En 2020, il a fondé «Mira Photo», un collectif mettant en avant l'égalité entre photographes. En 2024, ce groupe a organisé des événements «Kozy Sary» pour valoriser les visions uniques des photographes documentaires.