Le Japon a fait un don de 2411 tonnes de riz. Selon les prévisions, ce riz sera vendu à prix réduit afin de stabiliser le marché, freiner l'inflation et financer des projets de développement.
Une bouffée d'air frais. Face à la flambée des prix du riz, le gouvernement japonais a fait un geste de solidarité en faisant don de 2411 tonnes de riz. Ce dernier sera vendu sur le marché à 2600 ariary le kilogramme. L'annonce a été faite hier par la secrétaire d'État auprès de la Présidence, chargée de la Souveraineté alimentaire, Tahian'Ny Avo Razanamahefa, lors de la cérémonie de remise des dons à Antaninarenina. « Ces riz octroyés par le gouvernement japonais seront vendus à 2600 ariary », a-t-elle déclaré. Une partie de ce riz a déjà été distribuée à Toamasina, et les stocks seront prochainement disponibles sur le marché local d'Antananarivo.
Cependant, derrière ce geste de solidarité se cache aussi un enjeu économique majeur. Actuellement, le prix du riz importé est d'environ 3650 ariary le kilogramme, tandis que le « vary gasy » Makalioka, un produit local très prisé, se vend entre 3850 et 4100 ariary. L'arrivée de ce riz à prix réduit soulève une question : ce soutien pourra-t-il enfin freiner la hausse des prix et offrir une alternative plus abordable aux Malgaches, tout en apportant une solution durable face à l'inflation qui touche les produits de première nécessité ?
Soutien stratégique
Ce geste du Japon s'inscrit dans un soutien stratégique et urgent destiné à lutter contre l'insécurité alimentaire qui touche des millions de Malgaches. La valeur de cette aide est colossale : estimée à 300 millions de yens japonais, soit environ 8,967 milliards d'ariary. Ce don fait partie du Programme Japonais d'Assistance Alimentaire, signé avec le gouvernement malgache en 2023. Le programme vise à soutenir le marché local, réguler les prix et alléger les pressions économiques qui pèsent sur les plus démunis.
Le mécanisme de cette aide consiste à allouer des fonds pour l'achat de riz directement auprès des fournisseurs japonais. Un appel à manifestation d'intérêt a été lancé par l'État malgache pour la revente de ce riz, et des opérateurs locaux ont été sélectionnés avec rigueur pour procéder à sa distribution. Après chaque vente, les opérateurs doivent verser l'équivalent en ariary de la valeur FOB (Free On Board) du riz à l'Agence comptable des aides et des fonds de contre-valeur (ACFCV), qui se charge de transmettre les fonds au Trésor public, selon les affirmations du ministre de l'Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison.
À ce jour, seulement 60,71 % des fonds nécessaires, soit environ 4,83 milliards d'ariary, ont été réunis et déposés sur le compte ouvert à la BFM. Les fonds ne seront entièrement mobilisables que lorsque la totalité de la somme sera atteinte. Une fois cette étape franchie, ils seront affectés à des projets de développement validés par les deux gouvernements.
La suite de l'histoire dépendra de la réussite de cette mobilisation, et surtout de la capacité du pays à tirer parti de cette aide pour rétablir la stabilité alimentaire et relancer son économie.