Cameroun: Colère à Ndikinimeki - Populations exigent le limogeage du Dr Ondoa après des décès à l'hôpital

13 Janvier 2025

La tension est à son comble à l'hôpital de district de Ndikinimeki depuis l'après-midi du 13 janvier. Des jeunes ont envahi cette formation hospitalière publique pour exprimer leur colère suite au décès tragique de Balanga Jules, un habitant de 54 ans, survenu le 11 janvier. Ce dernier, surnommé Zico, originaire du village Ndougbissoung, était une figure connue dans les arrondissements de Nitoukou et Ndikinimeki. Sa mort, survenue après une intervention chirurgicale pour une hernie, a mis le feu aux poudres.

Selon des employés de l'hôpital, le Dr Louis Paul Ondoa Essama Mekongo, directeur de l'établissement, aurait laissé son infirmier, Engelbert Koffana, réaliser l'opération de manière hasardeuse. Cette négligence aurait entraîné la mort du patient. Les témoignages concordants révèlent que ce cas n'est pas isolé. L'hôpital de Ndikinimeki, autrefois un lieu de soins, est désormais qualifié de « siège de la mort » en raison des nombreux décès liés à des erreurs médicales et à un amateurisme criard.

Un hôpital en déliquescence

L'hôpital de Ndikinimeki est en pleine décrépitude. Le manque de matériel médical est flagrant. La famille du défunt a dû se rendre jusqu'à Bafia, située à plusieurs kilomètres, pour acheter des sondes nécessaires à l'opération. Cette situation illustre le désarroi des patients et de leurs proches face à un système de santé défaillant.

Les populations accusent également le Dr Ondoa d'absentéisme notoire. Le jour de la manifestation, il se trouvait à Douala, loin des préoccupations urgentes de son établissement. Cette absence récurrente a exacerbé la colère des habitants, qui dénoncent également la saleté de l'hôpital et le détournement des dons destinés à son amélioration.

Appel à une enquête urgente

Les manifestants exigent des mesures immédiates. Ils demandent au Ministre de la Santé, Manaouda Malachie, de dépêcher une mission d'enquête pour faire la lumière sur ces allégations. Par-dessus tout, ils réclament le limogeage du Dr Ondoa et de son infirmier, Engelbert Koffana, surnommé « l'infirmier-charcutier » par les populations.

Pour les habitants de Ndikinimeki, cette action est une question de justice. Ils estiment que la gestion actuelle de l'hôpital met en danger des vies et que des changements radicaux sont nécessaires pour restaurer la confiance dans ce service public essentiel.

Un cri d'alarme pour le système de santé

Cette situation met en lumière les dysfonctionnements du système de santé dans certaines régions du Cameroun. L'hôpital de Ndikinimeki, autrefois un symbole de soins de qualité, est aujourd'hui synonyme de négligence et de désespoir. Les populations espèrent que cette mobilisation forcera les autorités à agir rapidement pour éviter de nouvelles tragédies.

En attendant, la colère gronde à Ndikinimeki, et les appels à la justice se font de plus en plus pressants.

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