À Madagascar, après avoir frappé la pointe nord de l'île, Dikeledi poursuit sa route par le canal du Mozambique. L'oeil du cyclone, qui s'est déjà éloigné des côtes malgaches, doit frôler l'extrême sud du pays ce mercredi. S'il doit rester en mer à 200 kilomètres du littoral, son passage provoquera de fortes pluies dans les terres. Les autorités appellent à la vigilance face au risque de montée des eaux. Mais les populations y voient un phénomène salutaire pour cette région guettée par la famine, où l'agriculture dépend des quelques millimètres de pluie reçus chaque année.
Dikeledi s'apprête à atteindre sa puissance maximale en se transformant ce mercredi en cyclone tropical intense. Même s'il restera en mer, loin des zones habitées, des vagues de 5 à 6 mètres de haut sont toutefois attendues, comme des rafales de 150 kilomètres par heure dans les terres. Pour y faire face, les habitants sont invités à adopter des techniques de prévention classiques : renforcer les toits des maisons par le poids de sacs de sable, quitter les zones inondables et cesser toute activité en mer.
L'Atsimo Andrefana et l'Androy, les deux régions concernées par l'arrivée de la perturbation, sont aussi les plus sèches du pays. Sur place, les champs de manioc, maïs ou encore de patate douce laissés à l'abandon incarnent à eux seuls une saison agricole au point mort. Pour Marco Tsaradia, député du district d'Ampanihy Ouest au sud de Tulear, le passage de Dikeledi près du littoral de Madagascar est une aubaine pour la région.
« Pas de craintes »
« Il n'y pas de craintes par rapport au cyclone en tant que tel. Les gens prient au contraire pour que le cyclone ramène la pluie tant attendue. Si jamais il ne pleut avant fin février, cela voudra dire que la région tombera dans la famine pour toute l'année », s'inquiète Marco Tsaradia.
Des pluies espérées malgré le risque de dégâts bien connu par la population. La Grande Ile porte encore les traces du cyclone Batsirai dont le passage dévastateur en 2022 avait fait 116 000 sinistrés. Bien que moins puissant, Dikeledi a déjà causé trois décès et plus de 5 200 sinistrés, selon le dernier bilan du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC).