Ouganda: La défense de l'opposant Kizza Besigye conteste la compétence de la cour martiale

Le procès de Kizza Besigye, ancien général de l'armée ougandaise et figure emblématique de l'opposition à Yoweri Museveni, a repris, lundi 13 janvier, devant la cour martiale de Kampala. Accusé, aux côtés de son assistant, de détention illégale d'armes, il fait désormais face à une nouvelle charge de trahison pour des crimes supposés commis à l'étranger, des accusations passibles de la peine de mort. Sa défense dénonce une cour militaire sous influence de l'exécutif et conteste sa compétence.

Pour la défense de Kizza Besigye, ce procès est une « question de vie ou de mort », car une condamnation exposerait l'opposant à la peine capitale. C'est pourquoi ses proches réclament que l'affaire soit jugée devant une cour civile, qu'ils estiment mieux équipée pour garantir un procès équitable. Mais cette demande a été rejetée par la cour martiale, qui devrait confirmer sa compétence pour traiter le dossier, mardi 14 janvier, notamment à cause du passé militaire de Kizza Besigye. Dans un tel cas de figure, ses avocats prévoient alors de porter l'affaire devant la Cour constitutionnelle.

Autre coup dur pour la défense : l'ajout d'une nouvelle charge de trahison. Kizza Besigye aurait cherché du soutien logistique à l'étranger pour déstabiliser l'Ouganda avec la complicité d'un troisième homme, désormais lui aussi inculpé dans le dossier.

Les avocats de Kizza Besigye dénoncent une cour martiale sous influence directe de l'exécutif dont les procédures - qu'ils jugent illégitimes - seraient dictées par des considérations politiques. Ils contestent également la compétence de cette juridiction militaire pour juger un civil, d'autant plus que les crimes qu'on lui reproche auraient été commis à l'étranger.

« Traitements cruels et brutaux »

« Si nous ne mettons pas un terme à ces poursuites malveillantes qui ne sont pas fondées sur la loi et qui ne garantissent pas aux accusés le droit à un procès équitable, ce sera une question de vie ou de mort. Si nous ne leur venons pas en aide, ils finiront par être condamnés à mort. La meilleure chose que nous puissions faire désormais, c'est de faire cesser ces traitements cruels et brutaux infligés aux accusés pour faire en sorte qu'ils retrouvent leur liberté. Cela nous permettra également d'éviter qu'ils ne soient exécutés par ce régime qui utilise la cour martiale pour les poursuivre », explique un de ses avocats, Me Kato Tumusiime.

Selon la défense, ces accusations visent à affaiblir Kizza Besigye, perçu comme un rival politique de longue date du président Yoweri Museveni, à l'approche des élections de 2026. L'an dernier, celui-ci avait en effet annoncé la création d'un nouveau parti. En cas de condamnation, il pourrait se voir interdire toute participation à la vie politique de son pays pour les dix prochaines années.

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