Mali: Barrick Gold interrompt ses activités au pays après la saisie d'or par le gouvernement

13 Janvier 2025
  • Barrick Gold a déclaré qu'elle suspendrait temporairement les activités de son complexe minier de Loulo-Gounkoto au Mali.
  • Cette mesure fait suite à la saisie par le gouvernement d'environ trois tonnes d'or, d'une valeur de 245 millions de dollars.
  • L'or a été transporté à la Banque Malienne de Solidarité à Bamako au cours du week-end.

Le géant minier canadien Barrick Gold a déclaré qu'il suspendrait temporairement les activités de son complexe minier de Loulo-Gounkoto au Mali à la suite de la saisie par le gouvernement d'environ trois tonnes métriques d'or, d'une valeur de 245 millions de dollars. L'or a été transporté à la Banque Malienne de Solidarité à Bamako au cours du week-end.

La saisie fait suite à une décision de justice rendue la semaine dernière, le ministère malien de l'économie affirmant que Barrick doit 5,5 milliards de dollars, un chiffre nettement plus élevé que les estimations précédentes. La société conteste cette affirmation, invoquant un désaccord contractuel de longue date avec le gouvernement dans le cadre des nouvelles règles d'exploitation minière.

Barrick a déposé une demande d'arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements, ce qui a encore aggravé les tensions. Ce différend s'ajoute aux perturbations précédentes, notamment la détention de cadres de Barrick et le blocage des expéditions. Les analystes de Jefferies estiment qu'une suspension prolongée des opérations à Loulo-Gounkoto pourrait réduire le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) de Barrick de 11 % en 2025.

Points clés à retenir

La saisie de l'or de Barrick met en évidence la tendance croissante des pays riches en ressources, comme le Mali, à renégocier les accords miniers pour s'approprier une plus grande part des revenus. Cette tendance intervient alors que les prix de l'or atteignent des sommets, ce qui accroît la pression sur les opérateurs étrangers pour qu'ils révisent leurs conditions. Barrick, qui détient 80 % du complexe Loulo-Gounkoto, a versé 85 millions de dollars au Mali en octobre, mais nie devoir les milliards réclamés par le gouvernement.

Les difficultés rencontrées par la société reflètent des efforts de renégociation similaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger, signalant un changement dans la manière dont les nations africaines abordent les contrats miniers. La suspension pourrait exacerber l'instabilité économique du Mali tout en augmentant les risques pour les investisseurs étrangers. La procédure d'arbitrage de Barrick pourrait créer un précédent pour les litiges dans la région, avec des implications plus larges pour l'industrie minière mondiale.

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