Le transport en commun ressemble à un monde sans foi ni loi à Kinshasa où même l'autorité urbaine peine à s'imposer. Pour preuve, la nouvelle grille tarifaire décidée par l'Hôtel de ville se voit buter à un refus catégorique des transporteurs.
Les sommations du Gouvernement provincial de la ville-province de Kinshasa, n'effraient nullement ces usagers de la route. Ils préfèrent plutôt garder de bons rapports avec les différentes unités de contrôle au niveau de parkings que d'appliquer les nouveaux tarifs sur les différents tronçons routiers.
Les agents censés faire appliquer cette nouvelle réglementation sont les premiers complices. Une pléthore de services dans les parkings avec des policiers et des civils qui sèment la confusion. Chacun perçoit tout bonnement de frais plutôt que de se soucier de l'attitude réfractaire des transporteurs face aux instructions de l'autorité à savoir, faire respecter la nouvelle tarification. Ces agents de l'ordre se sont finalement familiarisés avec lesdits transporteurs au point se créer certaines habitudes.
Ce dispositif au niveau des parkings, du reste, décrié par la population, existe depuis André Kimbuta, puis Gentiny Ngobila et finalement, Daniel Bumba. Plusieurs fois, ces agents ont été accusés de tracasseries sans qu'aucune autorité urbaine ne parvienne à les maitriser véritablement. On a compris que l'autorité retrouve également son compte dans une espèce de rétro commission.
Un monde à part dans une forme de corruption à ciel ouvert. Aucune quittance n'est délivrée. Le percepteur doit verser un montant sur les frais perçus sinon le lendemain il est radié. C'est comme cela que l'Hôtel de ville ne peut pas, non plus, sévir. Les transporteurs rouspètent en sachant l'attitude à adopter sur le terrain pour calmer le jeu.
C'est dans cette confusion de complicité entre l'autorité et les transporteurs qu'on croit remettre de l'ordre. Tout retombe sur les pauvres passagers qui ont manifesté leur ras-le-bol, hier lundi, en prenant pour cible plusieurs taxis-bus, les Mercedes 207,... pour leur refus de respecter les nouveaux tarifs de transport.
Ces incidents ne sont que le reflet d'un malaise social encore plus profond surtout quand il faut y ajouter l'anarchie créée par les conducteurs des motos communément appelés « Wewa ». Eux aussi sont parvenus à dompter les agents de l'ordre en les soudoyant avec quelques billets de banque. Ils fixent le prix de la course à la tête du client sans aucune norme.
Daniel Bumba doit imposer une certaine rigueur sur les agents de l'ordre commis aux parkings pour faire respecter les instructions de l'autorité et non ceux qui viennent s'acoquiner avec les transporteurs pour leur tube de digestif.