La ville-province de Kinshasa a débuté la semaine sur fond d'un malaise entre les transporteurs en commun et les passagers. Et pour cause, le refus d'appliquer la nouvelle grille tarifaire. Au Quartier 1 de la commune de N'djili, des passagers en colère ont pris pour cible plusieurs taxis-bus, les célèbres Mercedes 207, pour protester contre le non-respect de nouveaux tarifs de transport fixés par le Gouvernement provincial.
Malgré les directives des autorités visant à réguler les prix du transport en commun, de nombreux chauffeurs continuent d'appliquer des tarifs que les passagers jugent excessifs. "On comprend que la vie est dure pour tout le monde, mais ces prix sont impossibles à suivre. On demande juste que les chauffeurs respectent les décisions prises par le Gouvernement", explique une autre passagère, visiblement exaspérée.
Des altercations ont éclaté dans plusieurs communes notamment, à Masina, Ngaba et Lemba, où des bus ont été immobilisés par des manifestants exigeant le respect des tarifs officiels. Un chauffeur a avoué : "Nous aussi, on subit les augmentations des prix du carburant et des pièces de rechange. Si on applique les nouveaux tarifs, on ne pourra pas subvenir à nos besoins".
Les autorités locales ont tenté de calmer la situation en rappelant l'importance de suivre les directives pour éviter l'escalade de la tension. "Nous avons mis en place ces tarifs pour soulager les populations. Nous en appelons à la responsabilité de chacun, surtout en cette période difficile", a déclaré un représentant du Gouvernement provincial.
Un usager du trajet Victoire-UPN estime que cette mesure n'a pas été prise pour améliorer le social. Et de poursuivre "qu'avant, ce trajet me coûtait entre 1500 et 2000 francs congolais, mais aujourd'hui, je suis obligé de payer 2500 francs. Les autorités doivent revoir cette mesure", a-t-il déclaré exprimant une frustration.
Sur la ligne Point Chaud-Victoire, tarifiée officiellement à 1000 francs congolais, les passagers se voient régulièrement facturer à 1500 francs congolais. Une situation similaire est constatée sur la ligne Victoire-Yolo-Ezo, où des conducteurs demandent parfois trois fois le prix réglementé.
A cela s'ajoute le désordre créé par les conducteurs des motos qui dictent leurs propres lois. Ce mode de transport, pourtant crucial pour désenclaver certaines zones, échappe complètement au contrôle des autorités. La course d'une moto de Victoire-Kintambo-Magasin , jadis fixé à 2500 FC, maintenant il faut débourser entre 3000 à 3500 FC, Victoire-Masina (entrée Pétro-Congo) : tarif grimpant jusqu'à 5000 ou 10 000 FC pour deux passagers. Il est temps qu'on réglemente également les prix des courses en taxi-moto.