Nigeria: «Prêt à diriger cette grande équipe», clame Éric Chelle nouveau sélectionneur du Nigeria

interview

Le Franco-Malien Éric Chelle a été présenté officiellement lundi à Abuja comme nouveau sélectionneur des Super Eagles du Nigeria. Quelques heures après sa conférence de presse, l'ancien coach du Mali de 2022 à 2024 s'est entretenu en exclusivité avec RFI. L'occasion de répondre à ceux qui trouvent qu'il manque un peu d'expérience pour une sélection aussi huppée en Afrique que celle des Super Eagles.

Dans quel état d'esprit abordez-vous cette mission à la tête de l'équipe nationale du Nigeria ?

Je passe un petit peu par tous les états d'esprit. Déjà, je suis très content et très fier d'être ici. C'est un honneur pour moi d'être devenu sélectionneur de cette grande équipe nationale. J'arrive dans un environnement que je ne connais pas, c'est un pays anglophone, mais je suis très fier d'être là. J'ai été très bien accueilli, donc je remercie vraiment tout le peuple nigérian, la fédération, la commission des sports et, bien sûr, le gouvernement. Je n'ai qu'une envie, c'est de me mettre vite au travail. Aujourd'hui, je suis très heureux. Je me suis reposé un peu et j'ai hâte que ça commence.

Certains doutent de votre capacité à conduire le Nigeria vers les sommets...

Déjà, il y a beaucoup de monde qui dit que je n'ai pas beaucoup d'expérience. Mais finalement, de l'expérience, j'en ai. J'ai arrêté ma carrière en 2014 et j'entraîne depuis cette année-là. J'ai entraîné une équipe, on va dire, d'Afrique de l'Ouest (Ndlr : le Mali) il n'y a pas longtemps. J'ai entraîné une équipe en Algérie, le Mouloudia Club d'Oran. Donc, je commence à bien connaître le football africain. Aujourd'hui, je me sens prêt à diriger cette grande équipe avec de grands joueurs. Donc, je m'inscris dans le processus de progression ; les joueurs vont m'aider à progresser et je vais les aider aussi à progresser. Parce que j'ai une vision du football qui va vraiment bien coller avec cette équipe.

Il y aura certainement plus de pression qu'au Mali. Comment allez-vous gérer cela ?

On fait du football, c'est normal qu'il y ait une pression. C'est normal qu'il y ait des critiques. Partout où j'irai, dans n'importe quel club ou équipe, il y aura des gens qui seront fans de moi et d'autres qui me détesteront. Aujourd'hui, je vais travailler, j'ai des certitudes, j'ai mon projet de jeu en tête et je vais le mettre rapidement en place. Maintenant, mes résultats et les résultats de l'équipe parleront pour moi. Donc, on peut dire ce qu'on veut, mais, à l'heure où on parle, le sélectionneur de l'équipe nationale du Nigeria, des Super Eagles, il s'appelle Eric Chelle.

La question de la gestion des stars comme Ademola Lookman, Victor Osimhen ou Samuel Chukwueze aussi va se poser...

Ce sont de grands joueurs, des grands hommes. Je vais venir avec beaucoup d'humilité, mais encore une fois, j'ai beaucoup de certitudes. C'est un dialogue qu'il va falloir instaurer entre nous. Ce n'est pas l'intérêt d'Eric Chelle ou des joueurs qui priment aujourd'hui, c'est l'intérêt de la nation, l'intérêt des Super Eagles, et on doit tous tirer et oeuvrer dans le même sens, pour que cette équipe ait des résultats. Donc pour moi, il n'y aura aucun problème entre les joueurs et moi. Tout ce que je demande, c'est qu'on soit très bons dans le travail, chaque jour, et quand on est très bons dans le travail chaque jour et à l'entraînement, on a des résultats. Après, bien sûr, dans un groupe, il y a un mot qui est très important, c'est le respect. Le respect des joueurs, le respect du staff, le respect de la personne, et il faut instaurer des règles, pour que tout le groupe tire dans le même sens, il faut que chacun respecte ses règles. Grands joueurs et grands hommes qu'ils sont, ils vont respecter ces règles. Il n'y a aucun problème.

Est-ce que vous avez pu identifier ce qui n'a pas marché lors des premiers matchs des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 avec les Super Eagles qui n'ont gagné aucune rencontre en quatre journées ?

Bien sûr que j'ai analysé et je vais continuer à analyser. Mais ce qui est fait est fait. Maintenant, j'arrive pour imposer un état d'esprit, pour imposer un projet de jeu. Finalement, ce qui m'intéresse, ce n'est ni plus ni moins que demain. Voir comment mes joueurs vont s'adapter à ce projet de jeu. Je sais que je ne vais pas avoir beaucoup de temps, mais j'ai une petite expérience là-dessus. Quand je suis arrivé en équipe nationale (Ndlr: du Mali), il a fallu vite que je propose quelque chose. Finalement, j'ai eu des réponses positives. Quand je suis arrivé en club, en Algérie, pareil, je suis arrivé et deux jours après, je jouais un match contre le Mouloudia Club d'Alger. Il a fallu que je propose vite un projet de jeu, que les joueurs s'adaptent, et finalement, j'ai ces certitudes pour vite ancrer mon projet de jeu. Donc, je suis confiant et très motivé encore une fois.

Vous parlez beaucoup de votre projet de jeu. Quel style allez-vous donner au Nigeria ?

Le style de jeu, c'est le football que j'aime. En tant que joueur, j'étais agressif. Je n'étais pas un Messi ou un grand technicien comme il y a dans cette équipe, mais j'étais un joueur agressif, très physique. J'aime quand mon équipe joue, j'aime quand mon équipe a la possession du ballon, mais j'aime surtout quand elle n'a pas la balle, qu'elle mette beaucoup d'intensité et qu'elle mette beaucoup d'agressivité sur le porteur de balle. Et derrière, on joue, et les joueurs sont pratiquement libres de jouer comme ils veulent. Ce qui m'intéresse, c'est que tous les joueurs de mon équipe parlent le même football. Donc j'aimerais que mon équipe me ressemble.

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