Madagascar: Nos oublis en amont

J'ai renoncé à traiter de la politique depuis maintenant un an. Il y a tellement d'autres sujets plus fondamentalement existentiels qui méritent notre attention. Pourtant, m'amusant à fouiller dans mes archives, j'exhume cette Chronique d'il y a onze ans. Un janvier 2014 dont on retrouve quelque chose en janvier 2025.

«Il faut aller à des élections uniquement si le vrai changement des mentalités en est l'objectif, avec le triomphe des vraies valeurs démocratiques (une majorité qui n'écrase pas les minorités, la liberté de la contestation et le respect dans la divergence, l'acceptation de l'alternance au pouvoir), républicaines (contre la toute puissance d'un seul ou d'une faction, institutionnaliser les contre-pouvoirs et épuiser la logique de la décentralisation), humanistes (tolérance, équité, bien-être général). Conjurer 1972, 1991, 2002, 2009, pour en finir avec l'idée même de crise cyclique. Le « plus jamais ça », concept moral, commence d'abord dans les mentalités» (Chronique VANF, «Nourriture spirituelle», 11.05.2012).

Cette Chronique n'a eu de cesse de déplorer l'insuffisance des conditions requises en amont (listes électorales, cartes électorales et vote toujours pas électroniques) tout en s'inquiétant constamment de notre juridisme paradoxal alors qu'on peut légitimement s'interroger sur l'identité de la Constitution en visa (Chronique VANF, «Une base légale introuvable», 13.06.2013) et en anticipant déjà les conséquences post-électorales (Chronique VANF, «C'est reparti comme en 2002», 23.12.2013).

Cette Chronique revendique une certaine cohérence, trop souvent introuvable dans le temps 1 de la conquête du pouvoir, le temps 2 de son accaparement, et le temps 3 de sa gestion monopolistique : «Aux divers acteurs malgaches qui ont accordé crédit à cette démarche électorale, par leur simple participation au processus (comme candidats ou comme électeurs), il faut instaurer un minimum de confiance dans ce qu'il sera convenu d'appeler «un fait politique».

La pire des choses qui pouvait nous arriver, c'était une élection sans base légale, sans pays chiffré, sans confiance dans l'organisation qui devait être irréprochable : on aura gâché le recours électoral, dans les meilleures conditions évoquées aux points 1, 2 et 3, ci-dessus, comme solution en appel. J'ignore si le «Fihavanana» nous sera suffisamment inventif (Chronique VANF, «Le Fihavanana : appel ou cassation ?», 30.12.2013).

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