Congo-Kinshasa: La Fondation Bill Clinton pour la Paix dénonce le « monnayage » de la grâce présidentielle au pays

15 Janvier 2025

La Fondation Bill Clinton pour la Paix dénonce le « monnayage » de la grâce présidentielle dans les prisons de la RDC, particulièrement à la prison centrale de Makala à Kinshasa.

Le président de cette structure de défense de droits de l'homme, Emmanuel Cole, a fait cette révélation mardi 14 janvier, lors d'une interview à Radio Okapi.

Il affirme avoir été informé de cette manoeuvre depuis plusieurs mois, et précise que ce sont les gouverneurs de pavillons ainsi que certains greffiers qui collectent l'argent auprès des détenus.

« Le monnayage de la grâce présidentielle ne date pas d'aujourd'hui, nous avons eu cette information depuis longtemps. Ce sont les gouverneurs de pavillons ainsi que certains greffiers qui récoltent cet argent et on se demande où va cet argent ? Il faudra que les bénéficiaires de cette mesure soient libérés sans payer aucun frais », a plaidé cet activiste.

Emmanuel Cole insiste également sur le fait que les personnes condamnées notamment pour viol, ne devraient pas bénéficier de cette grâce présidentielle ou de la liberté conditionnelle. Il indique que selon des informations en sa possession, certaines infractions tendent à être disqualifiées pour alléger la peine de certains détenus afin de les rendre éligibles à la grâce présidentielle :

« Ce n'est pas seulement ici à la prison centrale de Makala, cette méthode est pratiquée partout en RDC, donc ça doit cesser dans l'immédiat. Selon nos informations, les candidats à la grâce présidentielle ne sont pas nombreux, raison pour laquelle on commence même à disqualifier certaines infractions pour que ces gens-là en soient bénéficiaires. Donc il faudrait qu'on revoie certains critères qui puissent faire en sorte que beaucoup de gens ne puissent pas être bénéficiaires de cette grâce présidentielle du Chef de l'Etat ».

Il appelle le ministre de la Justice et Garde des Sceaux à prendre des mesures sévères contre toute personne qui serait tentée de faire du « business » en se servant de la mesure de la grâce présidentielle.

Contacté, le cabinet du ministre de la Justice, Constant Mutamba, a promet de réagir sur cette affaire les prochains jours.

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