Ile Maurice: Clarel David, aka Molart, s'envole vers Paris en mai

Ce slameur passionné du sud est fier de représenter le pays à la Coupe du monde de slam poésie à Paris du 26 mai au 1er juin 2025. Une première pour Clarel David, au nom d'artiste Molart, qui a su transformer ses mots en véritable arme poétique.

Natif du village de Saint-Martin, situé entre Bel-Ombre et Baie-du-Cap, Clarel David a toujours été entouré par l'art. Après avoir travaillé plusieurs années dans la décoration intérieure, il s'est réinventé en artisan, confectionnant des objets à partir de noix de coco. Mais c'est sa passion pour l'écriture et la poésie qui l'a véritablement guidé. «J'ai toujours été passionné par l'écriture, surtout la poésie depuis que je suis tout petit. Je me suis lancé dans le slam en 2019 lors d'un événement organisé par SlamUp Poésie à Chebel», raconte-t-il. Depuis cette première expérience, Molart n'a cessé de perfectionner son art, gravissant les échelons du slam local malgré des débuts difficiles.

C'est lors d'une compétition organisée par Slam.mu à l'Institut français de Maurice que Molart a décroché son ticket pour Paris. Son texte, intitulé Pret Tex, a séduit le jury. «Ce texte était un défi personnel. J'ai voulu surprendre avec un style différent, mêlant flow de rap, jeux de mots et humour. Toute la préparation, de la mémorisation à la performance scénique, s'est faite en une semaine avant la finale. Les conseils reçus lors des ateliers de slam ont beaucoup contribué à ce succès», confie-t-il.

Transmettre des messages forts

La perspective de performer devant un public international ne laisse pas Molart indifférent. «Le choix des textes a été un vrai challenge. Je pense avoir fait les bons choix, mais il me reste à travailler la partie scénique. C'est la première fois que je vais slamer devant des jurés venus du monde entier. Je dois trouver la performance qui saura les toucher. Il y a encore beaucoup de travail à faire», explique-t-il avec lucidité.

Pour Molart, le slam est bien plus qu'un art, c'est un moyen de transmettre des messages forts. «Le slam me permet de partager mes écrits, de toucher des âmes et de transmettre des messages d'espoir à cette société fragilisée. Grâce au slam, j'ai surmonté ma timidité et j'arrive à ouvrir les consciences. User des mots pour contrer des maux, c'est ce qui me motive», déclare-t-il avec conviction.

Molart s'apprête à porter haut les couleurs de Maurice sur la scène internationale. Un défi de taille, mais surtout une belle récompense pour cet artiste, qui a su transformer ses blessures et ses passions en une poésie percutante. Sa détermination et son amour des mots laissent présager une performance mémorable à Paris. Maurice retient son souffle, prête à vibrer au rythme des vers de Molart.

Nicolas Frichot de Slam.mu souligne l'importance du soutien logistique et financier pour cette aventure. «Nous sommes en contact régulier avec l'organisation en France pour préparer le voyage de Molart : documents, programmation, envoi des textes traduits. Charlène de Slam Productions en France nous aide énormément dans ces démarches», explique-t-il. Cependant, la participation de Molart nécessite encore des soutiens financiers. «Nous recherchons des sponsors pour couvrir les frais de voyage, l'assurance et les justificatifs exigés à la frontière. Chaque État doit financer le voyage de son représentant», ajoute-t-il.

L'année 2025 s'annonce prometteuse pour le slam mauricien. Nicolas Frichot évoque la volonté de le démocratiser dans les écoles et collèges et même d'organiser un tournoi de slam de l'océan Indien. «Avec des organisations comme Makadam Phylozophy et SlamUp Poésie, le slam gagne du terrain. L'avenir du slam à Maurice est brillant», conclut-il.

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