Madagascar: Carburant - Vers la hausse des prix à la pompe à la fin janvier

Une communication verbale, relative au mode de fixation des prix de référence calculés a été faite hier, en conseil des ministres. Une révision imminente des prix des carburants se profile, marquant un tournant pour les consommateurs malgaches.

Une hausse incontournable s'annonce pour les prix à la pompe de carburant, qui s'écartent de plus en plus des prix véritables. A noter que la dernière révision remonte à juillet 2022, avec une énorme hausse de 1 500 ariary par litre de gasoil et 1 800 ariary par litre d'essence.

D'après les techniciens du secteur, la structure actuelle des prix dépend de multiples paramètres, les plus influents étant le prix du baril de pétrole, le taux de change entre l'ariary et le dollar, ainsi que les coûts logistiques. Si le prix du baril a baissé, passant de 100 USD en juillet 2022 à 76,85 USD aujourd'hui, l'ariary, en revanche, a perdu environ 15% de sa valeur, passant de 4 060 Ar à 4 678 Ar pour un dollar. Cette dépréciation alourdit les coûts d'importation et accentue la pression sur les finances publiques.

Dilemme

Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) - dans ses recommandations après la réunion de son conseil d'administration à la mi-juillet 2024 - a plaidé pour un ajustement des prix à la pompe. Il s'agit d'une des conditionnalités de cette institution, pour la bonne mise en œuvre du programme économique financé par la Facilité élargie de crédit (FEC).

Selon ses représentants, maintenir des prix artificiellement bas engendre des subventions coûteuses pour l'État, réduisant sa capacité à investir dans des secteurs prioritaires. En octobre 2024, le FMI a encore insisté sur la mise en place d'un mécanisme d'ajustement automatique des prix à la pompe.

Cependant, une augmentation des prix à la pompe pourrait avoir des conséquences lourdes. Une telle mesure ne pourrait que stimuler l'inflation, affectant les coûts de transport, les produits de première nécessité et, inévitablement, le pouvoir d'achat des ménages. L'économie, dans son ensemble, pourrait en pâtir.

Malgré ces défis, la révision des prix apparaît comme un mal nécessaire, visant à rétablir l'équilibre budgétaire et à encourager une consommation plus rationnelle des carburants. Les regards restent tournés vers les autorités, qui devront gérer ce dossier avec prudence pour limiter son impact sur la population déjà éprouvée.

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