Madagascar: Déstabilisation - L'armée brise le silence

En réaction aux propos du colonel Charles Andrianasoavina, largement partagé sur les réseaux sociaux, hier, le ministre des Forces armées monte au créneau. Il dénonce toute tentative de déstabilisation.

Du tac au tac. Face à la conjoncture politique houleuse, l'armée, également surnommée la grande muette, brise le silence. Par la voie du général Lala Monja Delphin Sahivelo, ministre des Forces armées, elle dénonce toute velléité de déstabilisation.

L'élément déclencheur de cette déclaration du ministre des Forces armées est une vidéo du colonel Charles Andrianasoavina qui a circulé sur Facebook, depuis hier matin. Ce dernier s'est fait un nom en ayant conduit une mutinerie militaire durant la crise politique de 2009. La riposte du membre du gouvernement a été immédiate. Il en a profité pour s'exprimer sur l'atmosphère politique actuelle.

Parlant au nom de l'armée et plus largement des Forces armées, le ministre Sahivelo soutient, "notre devoir est de protéger la population et ses biens, ainsi que les institutions républicaines légales. Nous nous dresserons a cet effet et refusons les intentions de déstabilisation et de trouble existantes. Nous nous dresserons contre toute velléité de diviser la nation. Il n'y aura aucune tolérance contre ceux qui ont ces intentions".

Ses quatre étoiles sur les épaules, le général de corps d'armée Sahivelo qui est le plus haut gradé de l'armée, explique cette prise de position par un souci de "préserver la paix sociale sur l'ensemble du territoire et pour maintenir l'État de droit". Il en appelle ainsi à la population de refuser toute initiative pouvant mener à la division de la nation.

S'agissant du cas du colonel Andrianasoavina, le ministre des Forces armées note que "c'est un officier supérieur qui a rompu les rangs pour partir à l'étranger en 2021". À l'entendre, le colonel Andrianasoavina aurait "déserté l'armée". Une manière probablement de dire qu'il n'a plus de responsabilité et n'a pas d'influence sur les troupes.

Plainte

Dans sa vidéo partagée sur Facebook, l'officier supérieur tire à boulets rouges sur Andry Rajoelina, président de la République, et le général retraité Richard Ravalomanana, président du Sénat, ainsi que le ministre des Forces armées. Il appelle aussi "ses frères d'armes à prendre les responsabilités à votre niveau". Il affirme aussi que "des armes lourdes de l'armée seront transférées à la Gendarmerie nationale".

En réaction, le général Sahivelo parle de "diffamation et d'intentions de déstabilisation". À cet effet, le membre du gouvernement indique qu'une plainte est déposée contre celui qu'il désigne par "monsieur Charles Andrianasoavina". Outre les actes de déstabilisation, toute initiative visant à saper le moral des troupes ou à diviser l'armée et plus largement les Forces de défense et de sécurité (FDS), est punie par le code pénal.

Le ministre des Forces armées dément, par ailleurs, les informations parlant de "consignation stricte des camps militaires par crainte de mutinerie". Il explique que des mesures spécifiques ont été prises pour la sécurisation du processus électoral. Et que la consignation des camps, durant le week-end, a été à l'occasion de la célébration de la journée des officiers, le 12 janvier.

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