Le mandat de Daniel Chapo commence dans le sang. Alors que le nouveau président Mozambicain a prêté serment ce mercredi 15 janvier 2025, des manifestants qui protestaient contre son élection ont été violemment réprimés par les forces de sécurité.
Bilan : au moins sept morts selon un décompte d'une ONG locale Plataforma Decide.
Sept disparus qui viennent s'ajouter aux centaines d'autres qui ont jalonné la marche du candidat du Chapo vers le sommet de l'Etat. Le 5e président du pays avait été élu le 9 octobre 2024 avec 65% des voix. Une victoire que conteste son challenger, Venancio Mondlane qui n'a eu de cesse d'appeler ses compatriotes à se lever contre ce qu'il considère être une victoire volée, malgré l'onction de la Cour constitutionnelle.
Au total ce ne sont pas moins de 300 Mozambicains qui ont péri depuis octobre selon l'ONG citée plus haut.
C'est à croire que la catastrophe Chapo fait plus de dégâts que le cyclone Chido qui a frappé de plein fouet Mayotte ainsi que le Mozambique où il causé de nombreux dégâts matériels et 120 morts. Ainsi donc celui qui symbolise la mainmise du Front de libération du Mozambique (FRELIMO) sur l'appareil d'Etat depuis cinq décennies va régner sur un cimetière.
Dans ce contexte, on comprend que le président sortant Filipe Nyusi ait appelé à la réconciliation : « Le Mozambique a besoin de paix et de réconciliation nationale », a affirmé celui qui est depuis hier l'ancien président Mozambicain. Et son successeur de déclarer à son tour : « Unis nous sommes capables de surmonter les obstacles et de transformer notre douleur en prospérité »
On la voit, cette main tendue à ses adversaires, mais on doute fort que son appel soit entendu dans la mesure où son adversaire qui ne décolère pas a lancé un mot d'ordre de manifestation toute cette semaine et pourrait bien poursuivre pendant longtemps cette controverse postélectorale.
Plus que jamais donc, le climat sociopolitique dans ce pays d'Afrique australe est particulièrement chargé. On en est à se demander ce qui pourrait bien calmer cette tension lourde de tous les dangers pour la sécurité du pays.
Voilà où mène la gestion monopolistique du pouvoir avec l'ancien parti unique devenu pratiquement un parti Etat et qui contrôle tous les rouages du système. La crainte, ce sont les risques qu'une telle situation fait courir au pays de Samora Moisés Machel.