Une réunion interministérielle s'est tenue, hier, pour renforcer la coordination des responsabilités dans la lutte contre les feux. De grandes mesures ont été annoncées.
L'abandon de la culture sur brûlis est envisagé. Cette mesure figure parmi les stratégies évoquées, hier, lors de la réunion de tous les ministères, représentés par leurs secrétaires généraux, de la Présidence, de la Primature et des Parlements, dans la lutte contre les feux de brousse.
Cette méthode agricole, qui consiste à brûler une parcelle pour la cultiver, présente une grande menace aux forêts et aux végétations. Souvent, les flammes ne sont pas contenues et se propagent sur une superficie de plusieurs hectares.
La direction régionale de l'Environnement et du Développement durable Atsinanana a expliqué, par exemple, que des paysans sur la partie Est de l'île ont profité du prolongement de la période sèche, durant la saison pluvieuse 2024-2025, pour augmenter les parcelles défrichées.
Résultat, une superficie de six millions deux cent quatre-vingt mille hectares ravagée par les flammes dans tout Madagascar, en 2024. C'est un record depuis 2016.
Le plus grand défi, maintenant, c'est de convaincre les paysans d'abandonner cette pratique traditionnelle. Elle représente, pour eux, le moyen le plus simple et le moins cher, de cultiver, étant donné que la plupart des paysans à Madagascar ne disposent pas de grands matériels pour travailler leurs terres.
Encadrée
En tout cas, si cette stratégie est appliquée, elle devra être accompagnée de mesures d'accompagnement. Sullerot Edhino, environnementaliste et professeur à l'université d'Antsirananana, a proposé une culture sur brûlis encadrée, selon l'article intitulé « Culture sur brûlis à Madagascar : la survie des agriculteurs au prix de la forêt », publié sur Le Quotidien de La Réunion et de l'océan Indien, le 7 janvier 2025.
« On peut par exemple imaginer une période de mi à fin septembre où les feux seraient autorisés et donc encadrés. Cela limiterait les propagations », a-t-il expliqué dans cet article. Cet encadrement du tavy a déjà été proposé, mais n'a pas encore été appliqué.
Le tavy n'est pas la seule origine des feux. S'il y a des feux volontaires, certains sont involontaires. Outre l'abandon du tavy, les ministères et les institutions ont décidé lors de cette réunion, le renforcement de la sensibilisation et de l'éducation de toute la population, l'application et la révision des lois régissant les feux de brousse et de forêt, et surtout la mobilisation de tous les acteurs dans cette lutte commune.