La réunion des experts pour le suivi et l'évaluation des travaux des Directeurs généraux des douanes de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) et du Commissaire général de l'Office togolais des recettes de la République du Togo se tient du 15 au 17 janvier 2025, à Ouagadougou.
Les pays membres de la Confédération des Etats du Sahel se sont inscrits dans un processus de renforcement de la coopération et l'efficacité de leurs administrations douanières en vue de faciliter les échanges commerciaux au sein de l'espace sous-régional. Sur le plan stratégique, le Togo est un partenaire essentiel pour accorder aux pays membres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) un débouché maritime.
Ainsi, pour améliorer l'interconnexion des systèmes informatiques des administrations des douanes de l'AES et de la République togolaise, les directeurs généraux des douanes desdits Etats ont tenu des réunions à Niamey (du 22 au 25 juillet 2024) et à Lomé ( du 24 au 27 septembre 2024). A l'issue de ces rencontres, plusieurs recommandations ont été formulées en vue d'une facilitation et une sécurisation plus poussée de la mise en oeuvre des procédures douanières et des échanges commerciaux.
Instruction a également été donnée aux experts d'organiser deux réunions de suivi-évaluation de ces recommandations, respectivement à Ouagadougou et à Bamako. C'est à ce sujet que le Burkina accueille la première réunion des experts qui se tient du 15 au 17 janvier 2025, à Ouagadougou.
A l'occasion, le Directeur général (DG) des douanes du Burkina, Adama Ilboudo a indiqué que cette rencontre constitue une étape décisive pour évaluer les progrès réalisés dans l'interconnexion entre les Etats membres de l'AES et la République togolaise. Pour lui, elle est aussi une opportunité de revisiter les recommandations issues des précédentes réunions.
Le DG Ilboudo a en outre soutenu que le projet d'interconnexion des systèmes informatiques douaniers est essentiel pour le développement des économies des Etats de la confédération et la facilitation des échanges dans la sous-région.
« Les défis auxquels nous faisons face au XXIe siècle imposent une collaboration étroite, innovante et stratégique entre nos administrations douanières. Et, le projet d'interconnexion est un levier stratégique pour renforcer la lutte contre la fraude douanière et les trafics illicites, optimiser la collecte des recettes fiscales, indispensables au financement de nos politiques publiques », a-t-il expliqué.
A l'entendre, le bilan de la mise en oeuvre desdites recommandations est déjà satisfaisante, mais des points méritent des améliorations. C'est pourquoi, il a estimé que les discutions des experts doivent s'orienter vers la quête des solutions concrètes et pérennes.
Bâtir une intégration économique résiliente
A son avis, cela passe notamment par le partage d'expériences afin de tirer leçon des succès et défis rencontrés dans chaque pays, la mise en place de protocole pour garantir une interopérabilité parfaite des systèmes, la création d'un cadre de collaboration capable d'adapter leurs dispositifs douaniers aux exigences de l'accord sur les facilitations des échanges de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Tout en soulignant qu'il s'agit, à travers cette rencontre, d'unir les efforts pour bâtir une intégration économique régionale forte et résiliente, le DG Ilboudo a formulé le voeu que les échanges fructueux de la session ouvrent la voie à une coopération plus étroite et productive à leurs administrations douanières.
Quant au directeur général adjoint des douanes du Mali, Ahmed Ag Boya, il a réaffirmé la nécessité d'établir un état des lieux précis et rendre compte aux directeurs généraux et au commissaire général du chemin parcouru et des obstacles éventuels rencontrés.
Il a salué et encouragé les experts pour le travail remarquable jusque-là accompli et qui oeuvrent à la concrétisation des orientations de leurs politiques douanières.
« Je vous engage à ne ménager aucun effort pour l'interconnexion effective de nos systèmes informatiques et cela, dans les plus brefs délais », a-t-il souhaité. Et de remercier l'Office togolais des recettes qui depuis la création de l'AES, leur accompagne dans la réflexion stratégique, à travers le commissaire général et ses éminents experts.
Le directeur général adjoint des douanes du Niger, Moustapha Bala, a aussi relevé que l'interconnexion des systèmes informatiques douaniers des 4 Etats, à savoir les pays de l'AES et le Togo, reste un élément fondamental pour améliorer le transit au niveau de leurs Etats.
Avec nos partenaires traditionnels que sont les chambres de commerce des Etats de l'AES et du Togo, nous allons analyser les statistiques des échanges commerciaux durant toute l'année 2024. Après évaluation du niveau de mise en oeuvre des recommandations faites à Niamey et la Lomé, de nouvelles recommandations seront formulées afin de mieux améliorer le transit et la performance de nos administrations, a-t-il ajouté.
Le commissaire des douanes et droits indirects du Togo, Essien Attakakra Kwawo, a rassuré que les travaux de cette rencontre va leur permettre de rendre opérationnelle et fluide l'interconnexion du système informatique entre les différents Etats. « Les obstacles existent, les résistances au changement sont réelles. Il revient aux acteurs de faire en sorte que les objectifs sont atteints. Toute chose qui va permettre aux directeurs généraux adjoints de rendre facilement compte aux plus hautes autorités de leurs pays », a-t-il conclu.