Libye: La mission de l'ONU au pays réclame une enquête après la fuite des vidéos de torture

La mission de l'ONU en Libye a exprimé, mardi 14 janvier, son inquiétude face à des images circulant sur les réseaux sociaux et dévoilant « des tortures et des mauvais traitements brutaux » infligés à des détenus dans le centre de détention de Gernada, dans l'est de la Libye. Une partie du pays contrôlée par les hommes du maréchal Khalifa Haftar. Ces images largement partagées confirment la très mauvaise réputation de Gernada, l'une des pires prisons qui existent en Libye.

La mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) condamne fermement ces actes qui constituent de graves violations des droits de l'homme.

Elle appelle à une enquête immédiate sur ces accusations et affirme se coordonner avec le Commandement général de l'Armée nationale libyenne (ANL) pour « permettre à ses spécialistes et à d'autres observateurs indépendants d'accéder sans restriction au centre de rétention de Gernada. La Manul réclame l'accès également à d'autres centres de rétention » situés à l'est libyen. Ces images constituent selon l'ONU « une illustration documentée de violations des droits de l'homme à travers la Libye ».

Dans les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on voit des personnes qui sont, selon leur accent, de nationalité syrienne, égyptienne ou libyenne, en train d'être malmenées et torturées. Elles sont frappées à la tête, sur le dos et les jambes avec des tuyaux et des fils métalliques.

Selon une source des droits de l'homme en Libye, il s'agit des personnes arrêtées en 2019, lors de la tentative échouée du maréchal Haftar de prendre Tripoli avant d'être incarcérées à Gernada près de la ville d'al-Bayda. Les vidéos proviendraient d'anciens prisonniers qui ont quitté la Libye. Cette même source affirme que onze personnes sont mortes sous la torture à Gernada dont trois égyptiens et un Syrien.

Les autorités libyennes n'ont pas commenté dans l'immédiat les vidéos qui circulent.

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