L'ajustement progressif des prix à la pompe de carburant sera mis en oeuvre plus tôt que prévu. Pour réduire l'énorme décalage entre les prix appliqués à la pompe et les prix véritables, une hausse progressive sur une longue période est prévue.
200 ariary par litre de carburant. C'est la hausse qui sera appliquée chaque mois, jusqu'à ce que la vérité des prix soit atteinte, selon notre source auprès de l'Administration publique. En effet, l'État ne peut plus se permettre de maintenir le niveau actuel des prix, malgré l'affaiblissement du pouvoir d'achat des consommateurs. Suite à la communication verbale faite en Conseil des ministres du mercredi 15 janvier dernier, les automobilistes peuvent s'attendre à une application de la première hausse vers la fin de cette semaine.
Depuis plusieurs mois, le litre de gasoil et d'essence est vendu à des tarifs bien inférieurs à leur valeur réelle. Si l'on se réfère à la situation en Europe, les prix moyens atteignent 1,78 euro pour le gasoil (8 620 ariary) et 1,9 euro pour l'essence (9 200 ariary). À Madagascar, la différence dépasse 3 200 ariary par litre, ce qui représente un lourd fardeau pour les finances publiques en raison des subventions massives. Si le pétrole lampant, essentiel pour l'éclairage et la cuisson dans les zones rurales, reste prioritaire pour les subventions, l'État a décidé de réduire graduellement le soutien accordé au gasoil et à l'essence, suivant les recommandations du FMI (Fonds monétaire international). Cette stratégie permettra de limiter les dépenses publiques et de refléter les véritables coûts du marché.
Impact certain
Cette hausse continue, combinée à la forte dépréciation de l'ariary, ne sera pas sans conséquences. La dépendance des secteurs clés, tels que les transports, à l'énergie fossile entraînera une augmentation des coûts de production et de distribution, alimentant ainsi une inflation généralisée. Déjà fragilisé, le pouvoir d'achat des consommateurs risque de se détériorer davantage. À noter que la dernière hausse des prix à la pompe remonte à juillet 2022, avec une augmentation record de 1 500 ariary pour le gasoil et 1 800 ariary pour l'essence. Le contexte économique actuel, marqué par des prix du marché volatils et une monnaie nationale affaiblie, laisse présager une longue période de hausses progressives. Si cette mesure est jugée nécessaire pour atteindre la vérité des prix, elle soulève néanmoins des préoccupations sur ses répercussions sociales et économiques.