Madagascar: Exportation de crabes - La demande surpasse l'offre

La consommation de crabes continue de croître, mais la production à Madagascar peine à suivre. Le ministre de la Pêche, Paubert Mahatante, suggère de se tourner vers l'aquaculture, une solution moderne pour faire face à cette situation.

Le secteur halieutique malgache, et plus spécifiquement la production de crabes, se trouve confronté à un défi de taille : satisfaire une demande mondiale en perpétuelle expansion. Lors de la présentation du bilan 2024 et des perspectives pour 2025, le ministre de la Pêche et de l'Économie bleue, Paubert Mahatante, a souligné : « La production actuelle de crabes ne parvient plus à suivre cette demande, notamment celle des crabes mous, très recherchés sur les marchés internationaux». Bien que l'autorisation d'exportation annuelle soit d'environ 4 250 tonnes, les ressources disponibles, principalement issues des mangroves de Madagascar, restent insuffisantes pour y répondre.

En 2022, Madagascar a exporté 2 286 tonnes de crabes, générant près de 2,21 milliards d'ariary. Toutefois, la production ne suffit pas à combler l'énorme demande. Les États-Unis, le Japon, la Chine et les Émirats Arabes Unis, grands consommateurs de crabes, augmentent leur demande chaque année. Cependant, avec ses ressources limitées et des infrastructures vieillissantes, Madagascar peine à suivre ce rythme.

Pour y faire face, le ministre a souligné l'importance de développer l'aquaculture, notamment l'élevage de crabes. Cela permettrait de compléter la production de la pêche sauvage et d'assurer une offre régulière pour les marchés internationaux. Selon lui, « l'élevage de crabes est crucial pour l'avenir ». Une nouvelle méthode permettrait de produire des crabes en moins de trois mois, avec des poids de 100 à 150 g, tout en améliorant les cycles de production et en réduisant les pertes. La phase de mue, pendant laquelle les crabes sont vulnérables, reste un défi, mais les solutions techniques et infrastructures modernes devraient permettre de le surmonter.

Des fermes d'élevage de crabes seront mises en place pour diversifier la production et alléger la pression sur les écosystèmes marins, en particulier les mangroves. Des partenaires stratégiques comme les Philippines et le Vietnam, experts en aquaculture, accompagneront la Grande île dans la modernisation de ses pratiques et l'augmentation de la production.

Potentiel de production

Le ministre estime que le pays pourrait produire entre 6 000 et 8 000 tonnes de crabes par an. L'objectif est d'atteindre 30 000 tonnes dans les années à venir. Cependant, la production actuelle reste bien inférieure à ce potentiel en raison d'une gestion inefficace des ressources et d'infrastructures encore insuffisantes.

« Le véritable défi est de produire davantage tout en préservant l'environnement », a précisé le ministre.

Des initiatives sont en cours pour renforcer les capacités locales. Des fermes aquatiques spécialisées dans l'élevage de crabe seront installées, avec des équipements modernes pour augmenter la production. Ce système offrira la possibilité de produire de manière plus régulière et de mieux contrôler les cycles de croissance, tout en contribuant à la préservation des écosystèmes naturels.

Le marché mondial des fruits de mer, y compris le crabe, connaît une forte expansion. En 2023, il était estimé à 127,79 milliards USD et devrait atteindre 178,37 milliards USD d'ici 2031, avec un taux de croissance annuel de 4,3 %. Cette forte demande place une pression accrue sur les producteurs. Madagascar doit rapidement augmenter sa production pour saisir cette opportunité. Cependant, sans réformes profondes et un soutien stratégique, le pays risque d'être dépassé par des concurrents mieux préparés. Le ministre Paubert Mahatante a conclu en affirmant que ces initiatives permettront à la Grande île de se faire une place de choix sur le marché mondial du crabe. Il a également souligné l'importance de préserver les ressources naturelles pour assurer un avenir durable.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.